Ukraine: la guerre économique est déclarée

La semaine dernière, notre pays interdisait à son tour ses importations d’or ukrainien. Quelques faits économiques, parmi d’autres, permettent aujourd’hui de se faire une meilleure idée des effets de ces sanctions.

Voilà bientôt 6 mois que la guerre en Ukraine a éclaté. Près de six mois durant lesquels le conflit aura eu d’importantes répercussions sur la politique suisse, à commencer par les débats sur la neutralité. Après quelques jours d’hésitation, Berne avait rapidement suivi les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie. La semaine dernière, notre pays interdisait à son tour ses importations d’or. Quelques faits économiques, parmi d’autres, permettent aujourd’hui de se faire une meilleure idée des effets de ces sanctions. 

Prenons par exemple le secteur phare des machines-outils dont les exportations vers la Russie ont été interdites par la Confédération en mars. Des produits sensibles tant ils sont souvent classés à double-usages, comprenez des biens conçus pour un usage civil mais pouvant être détournés à des fins militaires. L’un des principaux acteurs de ce marché, le groupe schaffhousois Georg Fischer, n’exclut ainsi pas que des produits suisses puissent malgré tout être utilisés dans les usines d’armement russes.

En Russie, le budget fédéral a connu un bon de 34% de ses recettes de janvier à avril 2022 en comparaison à la même période de l’an dernier. Une hausse due à la forte augmentation des prix du gaz et du pétrole. Initialement, les sanctions occidentales sur l’énergie russe devaient pourtant accroître le coût de la guerre et rendre son financement plus difficile. Une autre guerre, économique, est donc à l’œuvre. Loin du théâtre des opérations, elle semble déjà manquer ses cibles.