Gare de Lausanne, le coût d'un fiasco

CHRONIQUE ECONOMIQUE - Une erreur de calcul, ça arrive. C’est un peu plus gênant lorsqu’elle provient de l’un des plus prestigieux bureaux d’ingénieurs du pays. Et elle devient scandaleuse lorsqu’elle concerne le chantier du siècle et qu’elle impacte des centaines de milliers de personnes.

Une erreur de calcul, ça arrive. C’est un peu plus gênant lorsqu’elle provient de l’un des plus prestigieux bureaux d’ingénieurs du pays. Et elle devient scandaleuse lorsqu’elle concerne le chantier du siècle et qu’elle impacte des centaines de milliers de personnes. Voilà le dernier acte d’une saga interminable de reports dans les travaux géants de la gare de Lausanne, enjeu majeur pour la mobilité de toute la Suisse romande. Le Canton de Vaud et la Ville de Lausanne ont aussi sorti leur calculatrice pour chiffrer les conséquences financières de ce fiasco auprès de la Confédération. Et elles s’annoncent monstrueuses.

Imaginez. Il s’agit d’abord d’assumer le coût des reports à répétition lié à l’ensemble les entreprises engagées dans le chantier. En off, on parle déjà de dizaines de millions. Ajoutez à ce savant calcul les frais inhérents à d’autres reports en cascade, en particulier la construction du futur métro m3. Dans ce cas, il faut trouver des solutions alternatives pour garantir la liaison avec le nord de la ville en plein développement. Cela passera par la création de nouvelles lignes de bus. Encore quelques millions.

On ne parle ici que des surcoûts directs. Les conséquences se feront aussi sentir sur l’ensemble du tissu économique romand qui a connu, durant la dernière décennie, une croissance du PIB supérieure au reste du pays. Quant aux Genevois qui verraient cette gabegie valdo-bernoise d’un œil malicieux, prenez garde : le chantier titanesque de la place Cornavin débutera en 2024. A moins que…