Lausanne: Robert, la nouvelle mascotte de Pierrefleur

CONVIVIALITÉ • Depuis cet été, les voisins des tours du chemin de Pierrefleur n° 11 et 13, déjà habitués à la présence des poules, peuvent entendre un coq chanter dans le poulailler du quartier.

  • De g. à d.: Vania, concierge, Nicolas Vuilliomenet, propriétaire, et Lisa, locataire, avec Robert le coq et Cendrillon, une poule de race Brahma. MISSON

    De g. à d.: Vania, concierge, Nicolas Vuilliomenet, propriétaire, et Lisa, locataire, avec Robert le coq et Cendrillon, une poule de race Brahma. MISSON

Depuis cet été, Robert chante chaque jour à côté de la tour numéro 13 du chemin de Pierrefleur. Heureusement, il ne réveille personne aux aurores… car Robert est un coq. Alors comment peut-il cohabiter paisiblement avec le voisinage, semaines et week-ends compris? Et bien c’est simple: Robert bénéficie d’une chambre «de luxe». Une chambre à coq. Chaque soir, Robert est rentré dans sa chambre, hermétique et ventilée, par l’un des locataires (en tournus) de la tour numéro 13 du chemin de Pierrefleur. Au lever du soleil, il chante bel et bien… mais personne ne l’entend dans sa chambre bien isolée. Les voisins évitent ainsi les réveils trop matinaux et personne ne s’est jamais plaint de Robert, qui a commencé à chanter cet été, à l’âge de six mois. S’il faut rentrer Robert dans sa «boîte» chaque soir manuellement, en revanche, le matin, la porte s’ouvre automatiquement à 8 heures en semaine et à 10 heures le week-end.

Une belle surprise

L’arrivée de Robert n’était pas spécialement planifiée. Des œufs avaient été achetés et couvés grâce au matériel adéquat par le propriétaire de l’immeuble et de la parcelle. Lorsque les petits poussins sont nés, il y avait trois coqs. «Heureusement, nous avons réussi à donner les deux autres, mais nous avons gardé Robert, après avoir appris que c’était possible grâce à la chambre à coq», explique Nicolas Vuilliomenet, le propriétaire. «De plus, selon le label bio suisse pour les poules il est grandement recommandé d’avoir un ou plusieurs coqs. Il faut donc encourager les nouveaux poulaillers à avoir des coqs… avec des chambres bien sûr.»

Un petit air de campagne

Et l’expérience le prouve: les voisins ne se sont jamais plaints de la présence de Robert. «En été, avec les fenêtres ouvertes, on pourrait presque se croire à la campagne. C’est agréable et unique de vivre dans ce cadre», mentionne Vania, la concierge de l’immeuble n°13. C’est d’ailleurs car elle se montrait enthousiaste à l’idée de s’occuper des poules qu’elle a été engagée à ce poste. L’entretien du poulailler, qui lui prend environ 30 minutes par jour, est explicitement mentionné dans son cahier des charges. Un élément essentiel pour «assurer la pérennité du poulailler.» Mais quelques locataires se relaient également pour aider à cet entretien, et pour coucher Robert le soir. «Durant les heures légales de repos, Robert est toujours «au lit» et on ne l’entend pas», affirme Lisa, l’une des locataires de la tour, qui prend plaisir à rentrer Robert dans sa «boîte» tous les vendredis soirs. «C’est un peu devenu la mascotte du quartier», poursuit-elle.

Depuis l’apparition de ce poulailler il y a deux ans, trois poules sont déjà mortes, de vieillesse et de maladie. Une seule autre a été mangée. «Bien sûr certaines personnes sont sensibles à cela, mais nous ne sommes pas dans une vision nécessairement végane de la chose et n’excluons pas d’en manger une», indique Nicolas Vuilliomenet. En tant que propriétaire, il cherche aussi à développer l’attrait d’une plus jeune génération, sensibilisée à l’écologie et à l’autonomie alimentaire, pour venir habiter l’immeuble, dont 30% environ des 77 appartements sont occupés par des personnes âgées. «Une structure comme un poulailler est une plus-value qui ne se trouve pas partout ailleurs en ville», même si l’intérêt grandit. Concernant les œufs pondus, la priorité revient à celles et ceux qui s’occupent du poulailler. Une étagère est également à disposition dans l’entrée de l’immeuble et les œufs peuvent y être déposés.