Tic-tac, l’implacable dictature des TOC

SANTÉ MENTALE • Nul doute que la pandémie de Covid risque bien de les aggraver. Les troubles obsessionnels compulsifs, marqués par des rituels qui peuvent empoisonner la vie des malades, affectent un pourcentage non négligeable de la population. Parmi ces rituels les plus fréquents, l’obsession de la propreté, par crainte des microbes.

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Pour ceux qui les observent, cela peut apparaître comme une manie amusante. Mais pour ceux qui en souffrent, c’est une véritable torture. Car contrairement à ce que l’on pense, ils peuvent être très gênants au quotidien. LesTOC ou troubles obsessionnels compulsifs font partie de la grande famille des troubles anxieux. Car c’est en effet pour calmer une anxiété profonde que ces malades particuliers s’adonnent à des rituels destinés à tenter de leur apporter un soulagement.

Le résultat? Des pensées obsessionnelles et des comportements répétitifs qui peuvent épuiser la personne malade, au point de sombrer dans la dépression: vérifier en permanence que tout est correctement aligné et/ou symétrique, se laver les mains 50 fois par jour par crainte des microbes, toujours en respectant un rituel précis (un atout en ces temps de Covid !), mener une chasse impitoyable à la saleté dans son domicile, revenir à chaque fois chez soi pour vérifier que la cuisinière à gaz est bien éteinte… la liste peut être aussi longue qu’un inventaire à la Prévert.

Excessif et disproportionné

En général, les personnes qui souffrent de ces TOC sont tout à fait conscientes du caractère excessif et disproportionné de leur comportement et en souffrent tellement qu’elles n’osent pas l’avouer par peur de paraître folles. De fait, si la prévalence de ce trouble psychique est de 2 ou 3 % de la population, les chiffres seraient en réalité bien plus élevés, tant les consultations auprès d’un professionnel de la santé ne surviennent que lorsque la maladie perturbe profondément la vie quotidienne du patient. Car loin de calmer leurs angoisses, les rituels conduisent souvent à les aggraver, au point que parfois toute vie normale devient impossible.

De causes multiples et mal identifiées (génétiques, biologiques ou environnementales – le stress peut en être un facteur déclenchant et/ou aggravant), les troubles obsessionnels compulsifs doivent absolument être pris en charge par un thérapeute qualifié, sous peine d’aggravation. Celui-ci dispose d’une panoplie d’outils susceptibles de l’aider à traiter son patient, allant des thérapies cognitivo-comportementales aux antidépresseurs inhibiteurs de la capture de la sérotonine qui se révèlent fréquemment efficaces. Dans tous les cas, la thérapie devra être de longue durée pour éviter les récidives, souvent fréquentes.