Se passer de lunettes grâce à la chirurgie réfractive

VISION • Rapide et efficace, la chirurgie réfractive permet à des milliers de personnes de se passer durablement de lunettes. A condition d’en connaître les limites et d’être prêt à en payer le prix, non remboursé par la LAMal.

  • Une intervention indolore et pratiquée en ambulatoire. 123RF

    Une intervention indolore et pratiquée en ambulatoire. 123RF

Ah ce qu’elles peuvent être embêtantes à toujours glisser sur le nez, tomber par terre, ne jamais être là quand on en a besoin! Accessoire indispensable du quotidien pour bon nombre d’entre nous, les lunettes peuvent être parfois exaspérantes, et même encombrantes lorsqu’on fait du sport où qu’on est sous la pluie. Alors, évidemment quand on apprend que l’on peut s’en débarrasser, la tentation est bien grande. C’est en tout cas ce que promet, et permet, la chirurgie dite réfractive, qui corrige facilement les défauts les plus courants de la vision, myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie.

15 à 20 minutes d’intervention

Pour faire simple, l’œil est – entre autres – constitué de deux optiques, le cristallin et la cornée qui permettent de former une image correcte sur notre rétine. Lorsque ces deux optiques dysfonctionnent ou ne sont pas de forme normale, il se produit un des troubles de la vision énoncés ci-dessus. La chirurgie réfractive intervient alors pour réparer ces optiques, et ce grâce à deux méthodes principales. D’abord la chirurgie dite additionnelle: réservée aux personnes de plus de 45 ans et qui souffrent de très forts défauts optiques, elle a pour but d’ajouter purement et simplement une lentille «artificielle» entre l’iris et le cristallin de l’œil. Et puis enfin, il y a la chirurgie au laser (LASIK), star de la chirurgie réfractive qui représente la très grande majorité des interventions et qui permet de venir «raboter» la cornée pour en corriger la courbure.

Pour le profane, l’intervention au laser a quelque chose de magique. S’il a la chance de faire partie des 80 à 85% de patients opérables, (les autres sont recalés en raison d’anomalies anatomiques de la cornée, de diabète ou de maladies chroniques de l’œil), le patient va rapidement se débarrasser de ses lunettes. L’intervention, en effet, se pratique en ambulatoire et sous anesthésie locale; elle est indolore, dure 15 à 20 minutes pour les deux yeux et le malade rentre chez lui dans la foulée, avec selon de nombreux témoignages, une vie «vraiment changée».

Complications possibles

Comme pour tout acte médical, il faut tout de même être conscient que des complications post-opératoires sont toujours possibles: l’inflammation, l’infection dans un cas sur 15’000, et parfois la nécessité de devoir ré-intervenir dans la foulée pour d’éventuelles retouches. Dans certains cas également, la vision pourra être temporairement gênée par une sécheresse oculaire, ou même des halos lumineux, le tout disparaissant en général dans les 6 mois.

Et après, la belle vie? Adieu les lunettes, pour toujours? Pas forcément, l’œil étant un organe vivant, doté d’une croissance particulière et d’une mémoire de forme, le défaut optique originel risque partiellement de revenir dans les 10 ans, imposant soit le retour des lunettes, soit une nouvelle retouche. Cette perspective doit être prise en considération au vu du coût de la chirurgie réfractive, non pris en charge par la LAMal, entre 1500 et 2500 francs par œil pour le laser, 3200 à 4000 francs par œil en chirurgie additionnelle, en raison du prix élevé de l’implant.

Avec la collaboration du

Swiss Visio, Chemin du Beau-Rivage 18, 1006 Lausanne.
Tél. + 41 58 274 23 00, refractive@swissvisio.net

L'Avis du spécialiste: Dr Christian de Courten

Spécialiste FMH en ophtalmologie et ophtalmochirurgie. Clinique de Montchoisi.

Est-ce une fin en soi de ne plus porter de lunettes?
Pour les personnes qui ont des exigences esthétiques ou qui font du sport, oui, et elles reconnaissent d’ailleurs souvent que cela change leur vie! Mais il ne faut jamais oublier que la chirurgie réfractive reste une chirurgie esthétique de confort.

Conseillez-vous systématiquement cette chirurgie à vos patients?
Pas du tout! La demande doit émaner du patient lui-même, sinon on court à l’échec car ses attentes doivent correspondre à ce qu’on peut lui donner. Pour la presbytie, il s’agit d’une chirurgie de compromis entre la vision de près et de loin, alors qu’avant, le patient vivait plutôt avec l’une ou l’autre, il faut donc toujours privilégier une décision appropriée aux besoins et aux exigences du patient. Ainsi, si une personne a besoin d’une vue parfaite en raison d’impératifs professionnels strictes (pilotes professionnels, microtechnicien), il vaut mieux qu’elle garde ses lunettes.

Quelle principale difficulté rencontrez-vous en chirurgie réfractive?
Le principal problème vient du fait que les patients ne comprennent pas toujours qu’il peut y avoir de légers effets secondaires et surtout qu’ils devront en outre laisser le temps à la neuro-adaptation de se faire.