«Je joue régulièrement au golf, et un jour j’ai ressenti une douleur persistante à la poitrine. J’ai consulté un cardiologue pensant à une angine de poitrine. Ce dernier a pratiqué des examens, et tout s’est révélé normal. Le gastro-entérologue chez qui il m’a envoyé m’a fait subir une gastroscopie. Rien du tout. Finalement, c’est mon généraliste qui a posé le diagnostic: ma pratique du golf avait occasionné des micro fractures des côtes.
Après quelques semaines de repos tout est rentré dans l’ordre».
Pour anecdotique qu’il soit, ce témoignage illustre bien le rôle du médecin de famille dans la gestion de notre capital-santé. Car contrairement à ce que laisse penser une orientation de plus en plus poussée de la médecine vers la spécialisation, le médecin de famille garde toute sa place dans notre système de soins, assurant une prise en charge adéquate de nos problèmes de santé les plus fréquents. Une étude canadienne a ainsi montré qu’un médecin de famille bien formé et expérimenté est tout à fait apte à gérer plus de 90 % des consultations courantes.
Confiance
Comment expliquer une telle performance? Tout simplement parce que le médecin de famille capitalise au fil du temps et des consultations successives, une connaissance intime et une appréciation globale de son patient qui lui permettent une interprétation optimale et souvent plus rapide des symptômes exprimés et observés. Sans compter une incontestable dimension de «confiance» que seule une interaction régulière et très personnalisée permet d’entretenir.
Et ce n’est pas tout. En tant que premier recours, le médecin de famille est également souvent celui - le seul parfois - qui détient une vision globale de son patient, centralisant l’ensemble des informations médicales relatives à son état de santé. Au besoin, il jouera le rôle du trieur qui l’adressera par la suite au spécialiste le plus adéquat, évitant des pertes de temps souvent préjudiciables.
Et puis enfin, à l’heure où les montants de nos primes prennent l’ascenseur, le médecin de famille peut jouer un rôle non négligeable pour circonscrire l’inflation vertigineuse des coûts de la santé. Sa connaissance des patients et son rôle de trieur peuvent limiter et contenir la consommation médicale sans péjorer la qualité des soins. Il aura en outre moins tendance à recourir aux examens complémentaires souvent inutiles et onéreux, et ce d’autant qu’une proportion non négligeable des consultations, près de 60% selon certaines études, trouve une origine… psychosomatique.
Avec la collaboration du Pôle prévention et promotion de la santé - Réseau Santé Delta. www.reseau-delta.ch