La migraine, un mal fréquent et largement sous-estimé

En moyenne 15-20% de la population souffre de maux de tête de type migraine qui sont souvent très invalidants, au point de contraindre à rester cloîtré chez soi. Pourtant, des solutions existent, d’autant qu’il est important de prévenir l’aggravation de la maladie.

  • Une véritable maladie, qui peut être particulièrement invalidante pour ceux qui en souffrent. 123RF

    Une véritable maladie, qui peut être particulièrement invalidante pour ceux qui en souffrent. 123RF

Elle tend à être banalisée, voire même largement sous-estimée. Par la population dans son ensemble, mais aussi par ceux qui en souffrent eux-mêmes, qui répugnent à s’en plaindre ou à consulter à cause d’elle. Parce qu’après tout, une petite migraine, comme on dit, ce n’est pas vraiment la fin du monde.

Et pourtant rien de plus faux! D’abord de par son ampleur: cette maladie est la sixième cause de handicap dans le monde (la première chez les femmes de

Crises migraineuses

Car la migraine est invalidante, très invalidante même et impacte parfois gravement la vie sociale, familiale et professionnelle des personnes qui en souffrent, les obligeant même dans les cas les plus graves, à rester chez elles, le temps que la crise passe… Jusqu’à la suivante, qui peut survenir dès le lendemain, et ainsi de suite, au point de pousser le malade à anticiper anxieusement leur survenue et à renoncer à toute sortie.

Ce terrible mal de tête, qui peut se déclencher très jeune, - parfois dès l’âge de 5 ans -, est lié à une sensibilité exacerbée des neurones du cerveau, qui à leur tour, entraîneront une inflammation des artères avoisinantes. Le résultat, c’est une douleur modérée à sévère que l’on reconnaît facilement à son caractère pulsatile, située sur un seul côté du crâne, et qui peut s’accompagner de nausées et de vomissements, ainsi que d’une intolérance à la lumière, aux bruits, ou même aux odeurs…

Cette crise, dont les symptômes décrits plus haut peuvent être d’intensité variable ou même absents selon les patients, est parfois précédée de signes avant-coureurs, ressentis quelques heures qui précèdent, comme une baisse de motivation, de la fatigue, de l’irritabilité ou même de véritables fringales. Presque systématiquement, elle est également suivie d’une sensation d’épuisement intense, consécutive au véritable bombardement «électrique» qu’a subi le cerveau…

Mode de vie

Alors bien sûr, il y a un terrain génétique évident et si un membre de votre famille a souffert de migraines, il y a de chances que vous en soyez atteint également. Mais pas seulement. Votre mode de vie contribue également énormément à l’apparition des crises migraineuses, dans un mode post-industrialisé où l’on s’éloigne de nos rythmes naturels de vie, et où l’on est soumis à des stress intenses, sources de tensions musculaires (lire ci-contre l’interview de l’experte). Chez les femmes enfin, le cycle menstruel avec ses variations en œstrogènes joue un rôle important, favorisant la survenue des crises au début des règles ou en période d’ovulation.

Si connaître tous ces facteurs déclenchants permet au patient d’agir pour empêcher ou limiter l’ampleur et la fréquence d’apparition des crises, il est tout aussi important pour lui de consulter le plus tôt possible. Car non ou mal prises en charge, les crises migraineuses, au-delà des conséquences sociales, scolaires et professionnelles qu’on leur connaît, peuvent devenir chroniques, entraînant l’instauration d’un véritable cercle vicieux dont il sera bien plus difficile de sortir.

Une première «initiative nationale sur les migraines et les maux de tête en Suisse» vient d’être lancée. Plus d’informations sur le site: www.migraineaction.ch