Chinois, indiens, allemands, et bien sûr suisses, nombreuses étaient les nationalités représentées lors de ce salon. Le public a pu découvrir beaucoup de projets au stade de maquette ou de prototype et quelques produits déjà commercialisés. Si quelques inventions étaient basées sur un principe purement mécanique et dénué de connectivité, c’est autour des projets high tech que la foule s’amassait.
SNK-élite
Jouer au football comme un pro
Sam Njiki est passionné de football. Comme les joueurs des plus grands clubs de la planète, il aimerait bénéficier d’un équipement lui permettant de mesurer ses performances sur le terrain. Problème, les instruments dont sont équipés les joueurs professionnels s’avèrent extrêmement onéreux. Il conçoit alors un protège-tibias muni d’une puce qui permet d’enregistrer et retranscrire son activité de jeu. Force de frappe, vitesse de sprint, distance parcourue, nombre de passes effectuées, pointes ou encore changements de rythmes, ces données collectées sont retranscrites via une application dédiée. Le joueur peut alors consulter ses données personnelles ou les partager pour une comparaison collective. Les protège-tibias étant rendus obligatoires dans la pratique du football en club, il apparaissait judicieux de les utiliser comme instrument de mesure, d’autant plus que les systèmes plus classiques tels que les bracelets ou montres connectées ne sont eux, pas autorisés. À ce jour, le projet est au stade de prototype, en recherche d’investisseurs. Notons également que SNK-élite ne se limite pas à la pratique du football mais peut également être adapté à d’autres sports comme la boxe, le basket-ball ou le rugby.
EBE
Le laboratoire électronique embarqué
EBE est un petit boîtier d’assistance à la conception robotique ou électronique pour le grand public. Alors que les industriel utilisent des logiciels complexes comme Eagle, EBE se met au service des novices et ingénieurs en herbe. EBE fait le lien entre les différents composants et produit les fichiers nécessaires à la fabrication du circuit électronique. Il propose également des statistiques du projet, aiguillant ainsi le concepteur sur la difficulté de soudure ou encore le coût. Après fabrication du circuit, EBE teste et étudie les performances du système. Adrien Girod, le concepteur d’EBE, est membre actif de l’association suisse Fleche, une organisation qui vise à mettre la technologie au service de l’humain.
HyperVision
La promotion en 3D
HyperVisual est une jeune société suisse, basée à Nyon. Depuis le début de l’année, elle met à disposition des annonceurs une technologie inédite permettant de projeter des images ou messages commerciaux en 3D. HyperVision est un projecteur rotatif muni de pals équipés de
200 LEDs. Connecté en wifi depuis la source ou à d’autres projecteurs HyperVision, il projette une image dans l’air, produisant ainsi un effet holographique. L’association de plusieurs projecteurs permet d’adapter la taille de l’image au besoin du client à l’infini. Ainsi, la société est capable de mettre en place de véritables murs d’image holographique. Un rendu détonnant pour une communication réellement impactante.
Dronistics
Le service de livraison du futur
Imaginé par Przemyslaw Kornatowski, étudiant de l’EPFL, Dronistics est un drone ultra-léger capable de transporter des colis jusqu’à 500 grammes sur une distance de deux kilomètres. Muni de quatre hélices, l'appareil est doté d'une armature pliable, lui permettant de réduire son volume de 92%, pour tenir facilement dans un sac à dos. Trois nacelles différentes sont proposées, pour s’adapter au volume de l’objet transporté. Sa cage en fibre de carbone le protège des chocs et chutes. Il est par ailleurs programmé pour éviter les obstacles. Grâce à un logiciel développé spécifiquement, les utilisateurs peuvent solliciter une livraison ou envoyer de la marchandise directement sur smartphone ou tablette. Une fois sa cargaison livrée, Dronistics revient seul à son point de départ. Le projet a nécessité deux ans de travail et sa commercialisation est prévue pour la fin de l’année.
www. dronistics.epfl.ch
Manta
Le dépollueur des mers
À l’origine de ce projet ambitieux : Yvan Bourgnon, un navigateur franco-suisse. C’est lors d’un tour du monde en solitaire, qu’il constate de visu l’ampleur de la pollution de nos mers. De retour, il imagine Manta, navire à propulsion hybride (voile-électrique) capable d’aspirer les débris flottants en mer pour les recycler. Bien plus qu’un bateau, il s’agit d’une véritable station de recyclage, permettant d’embarquer un équipage de quinze personnes. Les déchets collectés sont directement envoyés sur une chaîne de tri et compactés. Le navire peut ainsi de stocker 250 tonnes de détritus. Un système de pyrolyse permet même de transformer le plastic en carburant, afin de venir en aide aux populations locales. Financé sur le principe du mécénat, le projet Manta mouillera dès 2022.
Prune Pasquet