Un Nobel de convictions, d’humilité et de simplicité

PRIX NOBEL • Le Municipal Philippe Deriaz cotoie depuis longtemps Jacques Dubochet, le nouveau prix Nobel de chimie, qui siège au Conseil communal de Morges. Il décrit un homme d’engagement doté d’une réelle humilité.

  • Jacques Dubochet, le nouveau prix Nobel de chimie.

    Jacques Dubochet, le nouveau prix Nobel de chimie.

  • Le Municipal Philippe Deriaz

    Le Municipal Philippe Deriaz

Depuis combien de temps connaissez-vous Jacques Dubochet?

Depuis un bon moment. Si je me souviens bien, je l’ai rencontré la première fois il y a une quinzaine d’années, à l’occasion d’une table ronde sur le génie génétique, au moment de la votation sur l’initiative. Ensuite, dès que j’ai été élu municipal, il est venu me voir pour me dire à quel point mettre en place des stratégies pour l’environnement - qui venait d’être rattaché à mon dicastère - était important. Deux jours l’attribution de son prix Nobel, je discutais encore avec lui des stratégies énergétiques.

L’environnement, c’est donc important pour lui!

Très! C’est clairement un homme de gauche à consonance verte, très préoccupé par les générations futures. Au Conseil communal de Morges, où il siège pour le PS, il a fondé et anime un groupe de députés qui s’appelle Clim’actions et qui se préoccupe des questions énergétiques. Il collabore en outre activement avec Marc Bungener, le délégué à l’environnement de la Ville, qui est enchanté de son apport. Ce qui est génial, c’est que la nouvelle du prix Nobel est tombée pile le jour de l’inauguration de la première centrale solaire de Morges inaugurée au Collège de Beausobre, et qui s’inscrit dans le cadre d’un programme dans lequel Jacques Dubochet s’est beaucoup impliqué (Voir ci-contre, ndlr).

Comment est l’homme?

D’une très grande simplicité. C’est pourquoi je suis très content de ce prix qui récompense une personne qui m’a toujours surpris par son humilité. Ce n’est pas du tout un «m’as-tu-vu». Les Français avaient un président normal, nous avons un prix Nobel normal, en plus très cohérent avec les valeurs de développement durable qu’il porte: il se déplace toujours en vélo.

Comment est-il au Conseil communal?

Il intervient régulièrement sur toutes sortes de problématiques importantes. Il a du tempérament et quand ça ne va pas, il sait se faire entendre, soit en haussant le ton soit avec un humour qui peut être parfois très piquant, en s’indignant devant les inégalités lorsqu’elles sont trop criantes. Je me souviens d’une de ses excellentes interventions au Conseil communal lorsqu’il a par exemple été question de baisser l’impôt sur les successions, un projet qui l’avait révolté. Et puis, il nous est arrivé d’être l’un à côté de l’autre au Conseil communal. Je le voyais travailler sur son ordinateur avec trois écrans ouverts en même temps et franchement il assure au niveau intellectuel. Moi qui suis quand même ingénieur, je me suis dit: «bravo le gars!».