Philippe Deriaz, municipal et ... enseignant à 120 %

MORGES • Philippe Deriaz n’est pas que municipal. Il enseigne également au Centre d’enseignement professionnel de la ville. Et concilie deux activités très prenantes.

  • Le commentaire du municipal sur son compte Facebook, au retour du voyage d’études à Nantes.DR

    Le commentaire du municipal sur son compte Facebook, au retour du voyage d’études à Nantes.DR

Un municipal en «vadrouille» à Nantes. Mais pas tout seul, et pas pour le compte de la Municipalité. En septembre dernier en effet, Philippe Deriaz, municipal en charge des Sports, bâtiments et environnement s’est rendu dans la grande ville de l’ouest français. Dans le bus qui l’y conduisait, une soixantaine d’élèves du Centre d’Enseignement Professionnel de Morges, le célèbre CEPM.

Car en plus d’être municipal, l’édile est enseignant et à ce titre, avec d’autres collègues, il accompagne régulièrement ses élèves en voyages d’études. «Nous avons choisi Nantes car c’est la ville verte par excellence, comme elle aime à se définir, explique-t-il. C’est un port par lequel passaient toutes les plantes exotiques qui arrivaient en France. Nous y avons vu beaucoup de choses intéressantes, en particulier en termes d’intégration urbanistique des espaces verts dans le construit».

A temps partiel...

Peu de gens le savent. Mais les municipaux morgiens, à l’exception du syndic, le sont à temps partiel, à 50%. Certains d’entre eux exercent donc une activité professionnelle en parallèle, à l’image de Philippe Deriaz qui, sitôt élu, a tenu à conserver une part de ses premières amours. «Au CEPM, j’ai été doyen durant 13 ans, explique-t-il, mais avec la Municipalité il m’était impossible de concilier les deux. Et puis, j’avais besoin aussi de passer à autre chose et de découvrir de nouveaux horizons».

Résultat, le municipal redevient enseignant, dispensant à ses élèves des cours de Culture générale, mélange d’instruction civique, de droit, d’économie, d’éthique et d’informatique.

Débuts un peu durs

«Les débuts ont été un peu durs, sourit Philippe Deriaz. Il fallait apprendre le métier de municipal, préparer les cours et enseigner, d’autant que le travail à la Muni, c’est plutôt du 70 que du 50%!».

De fait, concilier une telle double charge n’est pas toujours chose aisée: «C’est vrai, j’ai un dicastère important, alors parfois on fatigue un peu. Mais j’ai la chance d’habiter à côté, ce qui m’aide beaucoup, et surtout, j’ai mis en place des procédures pour me faciliter les choses dans la maîtrise des dossiers, la gestion de l’agenda, la préparation des cours, etc. Et puis, il faut aussi savoir déléguer.»

Reste une question, non négligeable: les deux fonctions sont-elles compatibles et dénuées de tout risque de conflit d’intérêts? En clair, les activités du Municipal peuvent-elles empiéter sur celle de l’enseignant? «Dans les cours d’instruction civique par exemple, les enseignants apprennent aux élèves à voter. De fait, dans mon rôle, je me dois d’être impartial et je le suis, explique Philippe Deriaz. Et franchement, dans les deux fonctions, l’engagement, la présence et la compétence font que tout se passe bien.»