«Je vis dans l’ici et le maintenant»

VIE MODERNE • Municipale, maman, employée, épouse, bientôt étudiante à nouveau, Mélanie Wyss vit plusieurs vies en une seule. A 36 ans, la responsable des finances de Morges aime les défis, qu’elle relève avec une bonne dose d’organisation et de… prise de distance.

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Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Infirmière en psychiatrie de formation, la jeune municipale Mélanie Wyss - elle n’a que 36 ans-, cumule les casquettes. Car cette maman de 3 jeunes enfants gère, en plus de son dicastère, une famille et un deuxième emploi.

Bien avant son élection à la Municipalité en 2016, la responsable des finances de Morges travaillait comme coordinatrice du secteur petite enfance au sein d’une église lausannoise, y gérant et organisant les activités d’une bonne centaine de bénévoles. Une fois élue, elle songe un instant à cesser cette activité, une décision qu’elle repousse afin de permettre à son employeur de s’organiser. Avant de se raviser définitivement et de conserver son emploi, avec un taux réduit à 20%. «J’ai beaucoup de liberté dans l’organisation de ce travail qui, au moment de mon entrée à la Municipalité, a représenté un vrai pôle de stabilité», confie-t-elle pour expliquer une décision qu’elle ne regrette en aucun cas.

Reste qu’il lui faut aujourd’hui concilier à la fois son travail de municipale – «plutôt un 70% que le 50% officiel» avec des horaires souvent irréguliers, son emploi au sein de son église et… sa vie de famille.

Habituée aux horaires irréguliers

«En termes d’horaires, le travail de municipale reste moins contraignant que ce que j’ai pu naguère connaître quand je travaillais comme infirmière», relativise celle qui met un point d’honneur à répondre positivement, et à des moments qui correspondent rarement aux heures de bureaux, aux invitations protocolaires qu’elle reçoit au nom de la Municipalité. «Une marque de reconnaissance pour tous ceux qui font vivre la ville», tient-elle à relever.

Maître mot de cette vie d’équilibriste à plusieurs volets: l’organisation. «C’est clair, il faut beaucoup d’organisation et de coordination au sein du couple, sourit-elle. Evidemment, il y a le soutien de mon mari, primordial. Il a réduit son temps de travail, et nous nous sommes entendus sur une planification hebdomadaire pour que les choses puissent tourner correctement. Toute ma vie j’ai travaillé avec des horaires irréguliers, j’ai donc une certaine habitude de jongler et de m’organiser».

Nouveau défi

Et comme si tout cela ne suffisait pas, la jeune femme s’est fixé un nouveau défi. Dès ce mois de janvier en effet, elle entame une formation à Lausanne, à l’Institut de hautes études en administration publique. La clé de sa motivation? Comme toujours, une soif inextinguible, d’apprendre, de comprendre et de mettre les choses en perspective. «En tant que municipale, j’avais envie de nourrir ma réflexion par une source et un cadre extérieurs, explique-t-elle. Ce sera pour moi une belle occasion d’acquérir de nouveaux outils ».

Et là encore, la planification joue tout son rôle, puisque les études seront étalées sur une année et demie au lieu des deux semestres officiels. Planification? Bien sûr, mais pas seulement. «Nous verrons bien ce que cela donnera, résume Mélanie Wyss. Je ferai les ajustements nécessaires au fur et à mesure. Car j’ai aussi appris à vivre dans l’ici et le maintenant et à gérer les choses au jour le jour».

Sages paroles d’une très expérimentée infirmière en psychiatrie...