Trois amis veulent redonner vie au quartier Riponne-Tunnel

BIERE CITOYENNE • Pour insuffler de l’espoir à leur quartier, divisé face aux incertitudes causées par la crise sanitaire, trois amis ont eu l’idée de produire une bière rassembleuse: la Sainte-Riponne. Une action désinteressée qui se veut solidaire… et festive!

  • Photo Verissimo

    Photo Verissimo

Les plus belles histoires naissent parfois d’événements fortuits. C’est sans aucun doute ce qu’on peut dire aujourd’hui de celle lancée par trois amis du quartier Riponne-Tunnel, tous trois activement concernés par la vie de leur quartier dont ils sont du reste aussi des acteurs au quotidien: Bautista Dahl Rocha et Jeremy Oberson, propriétaires de la Brasserie du Château, fondateurs d’Electrosanne et co-organisateurs de Solaris/Polaris, ainsi que le tatoueur Antoine Elvy qui gère Burn Baby Tattoo.

Une bière rassembleuse

Tous trois ont décidé de se retrousser les manches dans le but de redonner espoir aux habitants comme aux commerçants de ce quartier souvent victime d’une mauvaise réputation mais qui, à leurs yeux, est en pleine effervescence, et peine à se remettre de la crise sanitaire. Une crise qui a mis à mal les affaires et a divisé la population entre libéraux et conservateurs, pro-vax et anti-vax, comme un peu partout ailleurs.

«Avec les divisions générées par la pandémie, nous avons voulu proposer un symbole bienveillant, qui réunisse et veille sur les occupants des places du Tunnel et de la Riponne, car notre quartier nous tient particulièrement à cœur», résume Antoine Elvy. Leur idée: créer une allégorie religieuse autour d’une bière rassembleuse en l’honneur d’une Sainte qui n’a jamais existé, Sainte-Riponne, «Grande Patronne des petites gens», et créer ainsi une réaction optimiste face aux incertitudes causées par la crise sanitaire qui a «créé une tension palpable au sein du quartier».

Un univers médiéval

Cette bière gravite donc dans un univers médiéval qui s’inspire de références religieuses et de coutumes ancestrales. «Ces connotations sont à prendre au deuxième degré», tient toutefois à préciser Jeremy Oberson. «Pas question pour nous de faire un quelconque prosélytisme religieux. Notre démarche se veut avant tout solidaire».

La Sainte-Riponne 4,4 spéciale édition, c’est son nom officiel, est ainsi accompagnée d’une carte de protection qui comprend une prière, la prière Sainte-Riponne, et une bougie. «Dans la tradition catholique, les cartes de protection sont glissées dans les porte-monnaies pour favoriser le bon augure», rappelle Bautista Dahl Rocha. «La bougie vient pour sa part d’une tradition latino-américaine et d’Europe du Sud qui consiste à brûler les «velodoras» pour attirer les bonnes grâces». A noter que le trio à également mis en place une tombola à la Brasserie du Château, du 16 septembre au 17 octobre derniers. Elle a permis de récolter un peu plus de mille francs, versés à titre de soutien à la Fondation Mère Sofia. Un geste de plus pour bien montrer que cette opération à prendre au deuxième degré cache aussi une démarche sérieuse et sincère.