Lausanne Cités: Après deux ans de Covid, se dirige-t-on enfin vers une reprise du tourisme à Lausanne?Steeve Pasche: Il est très difficile de répondre à cette question. Cet hiver, la montagne a très bien marché, mais par exemple dans les villes, Pâques n’a pas été aussi bon que l’année dernière.
La fin des restrictions laisse-t-elle espérer une amélioration?
On sent un véritable dynamisme, que l’on observe par exemple en termes de demande dans les hôtels ou de signatures de précontrats, etc. Au niveau du tourisme de loisirs, nous nous acheminons vers des mois de mai et juin corrects, mais le tourisme d’affaires reste incertain: les entreprises de la région vont-elle faire venir des gens pour leurs séminaires?
Comment voyez-vous la saison estivale à venir?
En réalité, les mois de juillet-août des deux années précédentes n’ont pas été aussi mauvais que ça. Cette année, les frontières sont ouvertes donc les Suisses partiront plus à l’étranger. Nous allons donc orienter nos campagnes de promotion vers les pays limitrophes: France, Italie, Allemagne, ainsi que les Etats-Unis.
A long terme, reviendra-t-on à la situation d’avant le Covid?
Il est très compliqué de le savoir, mais il faudra en tout cas que la politique internationale se stabilise. Avec la guerre en Ukraine, les marchés russe et chinois sont à l’arrêt pour les mois à venir, et le marché américain reste hésitant. Là aussi, on va s’adapter et agir en direction d’autres pays comme la Thaïlande qui partage un passé commun avec Lausanne, l’ancien roi ayant vécu chez nous.
Il y a quelques mois, Lausanne Tourisme a dû procéder à des licenciements. Allez-vous réembaucher?
C’est vrai que nous avons dû fermer notre bureau d’Ouchy, mais en réalité le Covid a servi d’accélérateur à une tendance de fond marquée par la digitalisation: désormais, les clients se renseignent plus sur internet que dans les bureaux d’offices du tourisme où l’on observe une baisse de la fréquentation, sauf pour les personnes en provenance de pays lointains comme la Chine.
Le bureau d’Ouchy est donc définitivement condamné?
Oui, il ne rouvrira pas car on va devoir travailler différemment, en centralisant l’accueil au niveau de la gare et en développant un stand mobile pour être au plus près des visiteurs.
