Samedi 18 janvier dernier. Sylviane, accompagnée de sa fille, rentre d’une après-midi prolongée à Lausanne, plongée dans les festivités des Jeux olympiques de la Jeunesse. Cap sur Romanel où elle habite, et d’où elle est venue en fin de matinée, avec le LEB. Il est un peu moins de 20h40, l’heure exacte à laquelle le train est censé la ramener à son domicile. «Sur l’appli des tl, le train était clairement mentionné comme partant», dit-elle. «Seule apparaissait la mention de la suppression d’un train au départ de Bercher, direction Lausanne, à 19h40.» D’où la surprise de Sylviane quand le haut parleur annonce soudainement la suppression du train qu’elle devait prendre... par manque de personnel. Surprise vite balayée par les remarques unanimes faites par les voyageurs qui l’entourent ce jour-là et qu’on peut résumer en ces mots: «Ne vous en faites pas, c’est récurrent, j’ai vécu la même histoire il y a quelques jours.»
Pas un, mais plusieurs trains
«Après vérification, nous avons eu en effet plusieurs trains qui ont été annulés le samedi 18 janvier en raison d’une absence imprévue d’un collaborateur, et sans possibilité de le remplacer», admet d’emblée Pauline Cernaix. La chargée de mission communication auprès des tl tient pourtant à préciser que cette situation demeure exceptionnelle.
Reste que le problème n’est de loin pas nouveau, et qu’il ne semble toujours pas résolu. Au printemps dernier déjà, des trains du LEB avaient été supprimés dans chaque sens de circulation par manque de personnel, «des absences imprévues au sein d’un effectif déjà restreint», comme l’expliquait alors un communiqué des tl. Avec, promesse à l’appui, l’assurance que tout rentrerait dans l’ordre à l’occasion de l’introduction de la cadence 15 minutes. Dans les colonnes de 24 heures, le 24 mai dernier, le responsable de la communication des tl, Martial Messeiller, tenait à préciser que «le LEB, comme toutes les autres petites compagnies ferroviaires du canton, souffre d’un manque de personnel chronique, principalement dû aux meilleures conditions de travail que peuvent se permettre d’offrir les CFF.»
Un problème qui perdure
La suite des événements lui avaient en quelque sorte donné raison: prévue le 8 août, l’introduction de la cadence 15 minutes avait dû être reportée au 26 pour des raisons similaires et la défaillance d’un nouveau logiciel, une situation qui avait, au passage, suscité la colère de la conseillère d’Etat Nuria Gorrite, ministre de tutelle du LEB.
«Un travail conséquent a été déployé pour recruter et former de nouveaux conducteurs et chefs de circulation et ainsi renforcer les effectifs. Comme résultat depuis le 15 décembre dernier, nous avons repris l’exploitation à 100% ferroviaire en soirée», explique Pauline Cernaix. «Les tl s’engagent au maximum pour répondre à la fiabilité et la stabilité de la ligne. Nous poursuivons nos efforts au quotidien pour un impact positif sur la circulation du LEB.»
Grogne et fatalisme
Avec, à ce jour, des résutats qui ne sont pas encore probants si on se réfère à l’événement survenu le 18 janvier. Ce qui provoque toujours de la grogne auprès de nombre de ses usagers et un fatalisme teinté de bonne humeur chez d’autres, à l’image de ce post sur la page Facebook «LEB -> La ligne “verte” de tous les soucis!» à la mi-janvier: «Durant l’année 2019, j’ai râlé un peu (je me suis beaucoup retenue) sur tous les désagréments que notre cher LEB nous a fait subir à tous. Croyez-moi ou pas, mais ce fut un vrai plaisir durant les fêtes de fin d’année, en tous les cas en ce qui me concerne, pas de retard, pas de leb annulé et ... aucune autre perturbation. Je croise les doigts pour que ces premiers jours de l’année augurent une année d’exploitation du LEB plus sereine tant pour les usagers que les conducteurs.»