Terrain d’Aventure: des animateurs posent un ultimatum à la Ville

MALLEY • Après une année d’adaptation intensive à la suite de l’incendie du bâtiment du Terrain d’Aventure de Malley, l’équipe d’animation tire la sonnette d’alarme sur ses besoins pour continuer à assurer un accueil digne de ce nom.

  • L’équipe d’animation du Terrain d’Aventure lancent un ultimatum à la Ville. MISSON

    L’équipe d’animation du Terrain d’Aventure lancent un ultimatum à la Ville. MISSON

C’est une lettre faisant état d’une fatigue et d’un ras-le-bol grandissants que l’équipe d’animation du Terrain d’Aventure de Malley a adressé à la Ville de Lausanne en date du 12 mai. Depuis l’incendie de leur bâtiment en juillet dernier, les solutions provisoires se sont enchaînées, afin que les activités proposées par le lieu d’animation puissent se poursuivre. Pourtant, face à certains manques, les animateurs ont été obligés de cesser certaines activités ce dernier mois, comme les repas de midi lors des accueils à la journée du samedi, ainsi que la distribution alimentaire.

Pas d’eau chaude...

«Nous avons mis un coup de pied dans la fourmilière avec ce courrier, avoue Quentin, l’un des animateurs. Cela fait un an que nous bossons à fond, que nous émettons des demandes, et nous avons un peu le sentiment d’avoir été oubliés.» Mais lui et son collègue n’omettent pas de préciser que la responsabilité est partagée: «Nous n’avons pas toujours, ni tout de suite, fait remonter les problèmes qui se présentaient, car nous avons «bricolé» avec ce que nous avions afin de continuer à proposer nos activités», complète Antoine.

A la suite de l’incendie de juillet dernier, la Ville a rapidement offert la mise à disposition d’un dôme, en solution de remplacement. «Mais, l’automne arrivant, nous avons remarqué que le dôme fuyait. Il n’était pas possible non plus d’y installer un bureau, et nous n’avions pas de chauffage, ni d’eau chaude. Nous avons fait la demande pour les containers actuels entre le mois de novembre et décembre et les avons obtenus à la rentrée de janvier», raconte Antoine. Des containers permettant d’installer un bureau et un chauffage correct, mais toujours sans eau chaude. Ce dernier point constitue d’ailleurs l’une des demandes principales de l’équipe d’animation.

... et pas de couvert

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase? Une distribution alimentaire catastrophique sous une pluie torrentielle. «Nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas continuer comme cela.» Depuis le mois de janvier, les animateurs demandent un couvert, à l’endroit où sont installés les containers de remplacement, afin de mener à bien leurs activités par tous les temps. Réponse négative de la Ville, «pour cause de coûts trop élevés, ou d’impact visuel trop important», détaille Antoine.

Municipal en charge des quartiers, David Payot détaille les enjeux et la complexité de trouver des solutions provisoires qui soient en même temps légalement admissibles sur un terrain vert. «Il s’agit d’une construction supplémentaire, nécessitant des autorisations, qui peuvent être plus compliquées à obtenir pour une courte durée. Mais le temps pour que les travaux de remise en état soient terminés est encore suffisamment long pour que des mesures transitoires soient nécessaires.» L’objectif est d’ailleurs d’entamer un chantier participatif dès cet été, pour une mise en service du nouveau bâtiment courant 2022. Il reconnaît «l’effort d’une équipe d’animation investie qui a fait preuve d’inventivité pour répondre à une situation complexe depuis l’incendie de l’été dernier. Nous allons essayer de trouver des solutions pour répondre à leurs besoins.»