On se bouscule pour entrer à l’Ecole 42 Lausanne

INFORMATIQUE • Première du genre en Suisse, l’Ecole 42 Lausanne recrute sans condition d’âge ou de diplôme. Elle fait déjà un carton avec 1000 candidatures pour sa première rentrée en octobre prochain.

  • Lancée sur une initiative du Français Xavier Niel, l’Ecole 42 compte 24 établissements dans le monde. Celui de Lausanne est le premier en Suissse. 123 RF

    Lancée sur une initiative du Français Xavier Niel, l’Ecole 42 compte 24 établissements dans le monde. Celui de Lausanne est le premier en Suissse. 123 RF

Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une réussite. Ouverte il y a à peine un mois, la plateforme de candidature a fait le plein avec plus de 1000 inscriptions. «On se demandait si ça allait marcher, et nous voilà déçus en bien, se réjouit Christophe Wagnière, directeur de l’Ecole 42 de Lausanne, (photo en médaillon), qui fera sa première rentrée en octobre prochain. C’est carrément le rush!». Il faut dire que l’offre a de quoi séduire. Pas de conditions de diplôme, ni d’âge (dès 18 ans), formation gratuite… «Nous nous adressons aux laissés-pour-compte, ceux qui sont au chômage, les personnes à haut potentiel déscolarisées, les personnes qui veulent se reconvertir, etc. Nous complétons donc le paysage de formation en Suisse, déjà de très bonne qualité. La seule condition finalement est d’aimer l’informatique».

L’Ecole 42, c’est en effet une école de développeurs informatiques. En 3 à 4 ans, les personnes sont formées sur la base d’une pédagogie particulière, basée sur le Peer-to-Peer learning: un fonctionnement participatif, sans cours, sans professeur, qui permet aux étudiant(e)s de libérer toute leur créativité grâce à l’apprentissage par projets.

Large réseau

Première en Suisse, l’Ecole 42 Lausanne s’inscrit dans un large réseau de 24 écoles à travers le monde, la première ayant été lancée à Paris sur l’initiative du milliardaire Xavier Niel. Son objectif: répondre à un cruel manque de main d’œuvre dans l’informatique. «Cela fait 25 ans que je travaille dans ce domaine en Suisse, et il y a un vrai problème de recrutement. Dans nombre d’entreprises, la moitié du personnel vient de France».

Avec les départs imminents à la retraite, Swisscom par exemple va devoir faire face à des besoins massifs d’informaticiens. C’est la raison pour laquelle le géant de la téléphonie, mais aussi des entreprises comme infomaniak, Romande Energie, QoQa et bien d’autres ont mis la main au portefeuille pour financer le projet lausannois d’Ecole 42. Avec à la clé, une véritable liberté pour les futurs diplômés qui seront libres de travailler pour l’employeur de leur choix, financeur ou pas de l’Ecole 42. Les pouvoirs publics n’ont pas été sollicités, même si l’école en attend au moins une «reconnaissance du statut de ses étudiants, avec les facilités qui vont avec».

Femmes recherchées

«Nous avons choisi Lausanne en raison de sa situation géographique, à une heure de transports publics depuis partout en Suisse romande, explique Christophe Wagnière. Le premier processus de sélection en ligne est achevé, tandis que l’été sera consacré aux entretiens présentiels».

L’objectif est dans l’intervalle de retenir 160 à 220 candidatures pour un début de formation en octobre, en améliorant si possible la représentation féminine: «Nous aimerions avoir au moins 30% de femmes conclut le directeur, alors que nous en sommes déjà à 25%. Mais d’ici 2 ou 3 ans, nous souhaiterions carrément arriver à 50%, ce qui serait une vraie petite révolution dans ce métier».

Charaf Abdessemed

www.42lausanne.ch