Vélos, abonnements de transports publics, pass d’accès à la culture, un peu partout en Suisse, les communes viennent volontiers en aide à leurs administrés, par le biais de subventions ciblées. Afin d’aller plus loin et s’inspirant de mesures similaires en France voisine, un conseiller communal lausannois souhaite étendre ces mesures de soutien à l’accès au permis de conduire pour les plus jeunes.
Déposé la semaine passée, un postulat intitulé «Aidons les jeunes à accéder au marché du travail grâce au permis de conduire», invite la Municipalité «à étudier l’opportunité d’aider financièrement les jeunes désireux d’obtenir le permis de conduire automobile de catégorie B et qui n’en ont pas les moyens».
«Equité sociale»
«Cette idée part d’un constat très simple et il s’agit d’une mesure d’équité sociale qui d’ailleurs, aurait dû être proposée par la gauche, lance un brin narquois le conseiller communal UDC Fabrice Moscheni à l’origine de cette proposition. Le permis de conduire est un outil qui permet clairement d’entrer sur le marché du travail, et je le vois d’ailleurs dans ma propre entreprise: exactement comme le manque de compétences informatiques, l’absence du permis de conduire, selon le poste que l’on veut occuper, est clairement un frein à l’embauche».
Le permis de conduire en Suisse coûte, il est vrai, extrêmement cher. De 1500 francs au minimum pour les plus chanceux que leurs parents peuvent accompagner dans l’apprentissage de la conduite automobile et jusqu’à 5000 francs voire parfois plus, pour les moins habiles qui doivent le repasser à plusieurs reprises. «Le permis de conduire est devenu prohibitif pour les classes populaires, observe encore Fabrice Moscheni. Aucun jeune ne devrait y renoncer pour cause d’un problème financier et c’est à la collectivité publique de mettre en place les conditions cadre pour permettre à tous un accès équitable au marché du travail».
Approche «plus écologique»
La Municipalité quant à elle, estime largement prendre en compte les besoins des jeunes les plus défavorisés: «Nous privilégions une approche plus écologiquement et socialement responsable, puisqu’elle donne de l’argent à celles et ceux qui en ont besoin et pour des moyens de transport préservant le climat», estime ainsi Florence Germond, municipale en charge de la mobilité. Et d’ajouter: «La Municipalité a choisi d’affecter ses budgets à la création d’infrastructures pour les transports publics et la mobilité active (piétons et vélos). D’ailleurs, nous prévoyons également des subventionnements des abonnements tl pour les jeunes jusqu’à 25 ans, les seniors ainsi que les personnes les plus défavorisées».