A Ouchy, le chantier du Naviexpress bat son plein

MOBILITE • Le premier bateau hybride de la CGN sera mis à l’eau cet été. Plus écologique et confortable, il aura pour mission de séduire les travailleurs frontaliers.

  • Le Naviexpress fera 61,3 mètres de long et 11,4 mètres de large. VERISSIMO

    Le Naviexpress fera 61,3 mètres de long et 11,4 mètres de large. VERISSIMO

En découvrant le chantier du Naviexpress, il faut faire preuve d’un certain optimisme pour imaginer sa mise à l’eau dans un peu plus deux mois. Pourtant Irwin Gafner, le directeur technique de la CGN, l’assure, les délais seront tenus: «L’armature principale est terminée, il reste encore beaucoup à faire, mais nous y arriverons. Cet été, ce bateau futuriste sortira du bassin de radoub et les premiers passagers pourront y embarquer durant le premier semestre 2023.»

Un bond dans le futur

Pour tenir ces délais, les ouvriers s’activent sans relâche au cœur du chantier naval d’Ouchy. Le bruit des soudeuses se superposent à celui des visseuses, les milliers de câbles électriques sont branchés les uns après les autres. Une tâche d’une ampleur exceptionnelle pour la Compagnie générale de navigation: «C’est le chantier du siècle, s’enthousiasme le directeur technique. Il faut dire que le Naviexpress représente un bond dans le futur, sa consommation de carburant est réduite de 40%, le confort des passagers est amélioré grâce à un système d’ailerons stabilisateurs et il sera silencieux quand il s’approchera des rives.» Ceci grâce à une technologie hybride mêlant électricité et moteurs diesel. Quand ces derniers tournent à plein régime, ils rechargent dans le même temps les batteries. Du côté des matériaux aussi, la durabilité est la règle, l’aluminium a ainsi été préféré à l’acier car il réduit le poids du navire.

Faire concurrence à la voiture

Si le Naviexpress est un bijou technologique, il ne se résume pas à cela. Sa mise en service permettra à la CGN de sérieusement concurrencer les trajets en voiture depuis et vers la France voisine comme le rappelle Irwin Gafner: «La cadence passera à 45 minutes. En préférant le bateau à la voiture, les travailleurs frontaliers généreront également 30 fois moins de rejets de CO2. Efficacité et durabilité, ce sont les deux principales promesses du Naviexpress.» Cette transition énergétique a évidemment un coût, plus de 30 millions de francs par unité. «Actuellement, deux exemplaires sont prévus, mais nous espérons en construire d’autres dans le futur.» La prochaine étape, outre l’aboutissement du chantier, consistera à former les capitaines à ce nouveau vaisseau entièrement pilotable au moyen d’un joystick. Les nostalgiques du gouvernail pourront toujours se consoler à bord de l’un des bateaux Belle Epoque. Gourmands, mais irremplaçables...