A Mon-Repos, 532 signatures pour un retour au calme

MON-REPOS • Incivilités, bruit et autres nuisances: les riverains du Parc et de la piscine de Mon-Repos n’en peuvent plus! Ils viennent de déposer une pétition en fustigeant la Ville qui «reporte sur la population la responsabilité d’agir.»

Ils sont épuisés par les nuisances sonores, «récurrentes nuit après nuit», sur la terrasse de la piscine, dans le parc de Mon-Repos et les escaliers de Perdonnet. Ils, et elles, sont des riverains de ces lieux. La plupart y vivent ou y travaillent. Aujourd’hui, ils n’en peuvent plus. «Les abords de la piscine Mon-Repos sont depuis plusieurs années la source de nuisances sonores importantes» souligne ainsi Daniela Cerqui, porte-parole d’un comité qui vient de faire parvenir une pétition «Pour un droit au sommeil de tou·te·s les habitant·e·s» du quartier à la Municipalité.

Un problème récurrent

Le problème est récurrent, mais la situation s’est particulièrement dégradée depuis le printemps de l’année dernière, obligeant les habitants des immeubles avoisinants à faire une croix sur leur sommeil. «Des gens font la fête, écoutent de la musique et parlent jusqu’au matin presque toutes les nuits,» précise Daniela Cerqui. «Les nuisances sonores s’accompagnent d’incivilités, œufs et urine contre les façades, déchets jonchant le sol, et d’activités dangereuses avec, notamment, des bouteilles en verre lancées par-dessus la balustrade de l’esplanade ou brisées dans le gazon. Sans compter les personnes qui se couchent sur l’Avenue Mon-Repos et les biens, publics et privés, qui sont dégradés.»

Pour tenter de mettre de l’ordre, les correspondants de nuit de la Ville ont été sollicités, de même que la police. Sans effets jusqu’à aujourd’hui. «Si la Ville laisse les parcs ouverts 24h/24, elle doit en assumer les conséquences», estime Damiela Cequi. «A l’heure où la tendance est à réduire la vitesse à 30 km/h la nuit, le bruit du trafic ne doit pas être remplacé par celui des fêtards.»

532 signatures

De guerre lasse, les riverains ont donc créé une page Facebook qui relate, photos et vidéos à l’appui, les événements qui se déroulent dans le quartier la nuit tombée, et lancé en parallèle une pétition. En seulement quelques semaines, 532 paraphes ont ainsi été récoltés. Une écrasante majorité de ces signatures provient directement de personnes habitant le quartier, ou d’autres quartiers du centre-ville, le phénomène des nuisances sonores de nuit n’étant visiblement pas limité à Mon-Repos. De nombreuses personnes habitant d’autres communes ont également signé, parce qu’elles connaissent ce quartier et ont vu sa dégradation au fil des ans, ou simplement par solida-rité. «Ce que nous n’admettons pas, c’est que les réponses apportées par les autorités aux habitants consistent à dire qu’il faut faire appel à la police ou aux correspondants de nuit, reportant ainsi sur la population la responsabilité d’agir», tempête Daniela Cerqui.

Des mesures envisagées

«Le problème est récurrent. C’est vrai, particulièrement pendant la belle saison et durant la pandémie. A l’image d’autres lieux qui ont également été davantage investis en soirée par des jeunes en raison de la fermeture des bars et des discothèques», admet Pierre-Antoine Hildbrand, municipal en charge de la Police. Qui ajoute: «La baisse générale du bruit routier, le télétravail et la fermeture des établissements ont accru le nombre de plaintes liées aux nuisances sonores et aux présences de groupes dans les espaces publics.»

«Dans le cas de Mon-Repos, c’est le nombre de personnes présentes qui génère au final des nuisances pour le voisinage. Sanctionner une ou deux personnes n’amène pas de solutions durables.» Le Municipal va toutefois prendre d’autres mesures. La configuration des lieux en amphithéâtre pénalisant particulièrement le voisinage, le bruit va notamment être mesuré et des modifications de l’esplanade et du parc pourraient aussi diminuer le nombre de personnes présentes en fonction des heures. «Dans tous les cas, les correspondants de nuit et la police continueront leurs actions sur le terrain».