Les Verts rêvent aussi d’un boulevard urbain

OUEST LAUSANNOIS • Le projet de la Confédération qui consiste à créer une jonction autoroutière complète à Chavannes-près-Renens avec un raccordement sur la route de la Maladière et sur l’avenue de la Concorde ne plaît décidément pas. Après le Canton, ce sont les Verts qui fustigent le projet.

  • Pour beaucoup aujourd’hui, le Canton en tête, ce tronçon autoroutier doit être requalifié. PHK

    Pour beaucoup aujourd’hui, le Canton en tête, ce tronçon autoroutier doit être requalifié. PHK

C’est un vaste projet qui avait été élaboré en 2007 déjà par l’Etat de Vaud, en étroite collaboration avec l’Office fédéral des routes (OFROU) dans le cadre du Projet d’Agglomération Lausanne-Morges. Son but: renforcer le réseau autoroutier dans l’Ouest lausannois. Devisé à 1,2 milliard de francs, celui-ci prévoit notamment la création de nouvelles bretelles sur les échangeurs, mais aussi et surtout, la construction de deux nouvelles jonctions, une à Chavannes et une à Ecublens.

Volte-face du Canton

Mis à l’enquête fin 2018, et «officiellement» présenté en mi-février dernier, ce projet jugé «pharaonique» par beaucoup avait aussitôt suscité des craintes et des oppositions au sein des deux communes concernées, et pour L’Association transports et environnementl (ATE), soutenues quelques jours plus tard de manière surprenante par le Canton qui l’avait aussi jugé excessif, obligeant la Confédération à revoir sa copie.

C’est sa présidente en personne, Nuria Gorrite qui était montée au créneau et l’avait annoncé lors d’une table ronde publique sur le campus de l’Université de Lausanne le 25 février dernier. Elle annonçait dans la foulée qu’un projet-pilote serait mené, en rappelant que l’un des principes du plan d’agglomération Lausanne-Morges vise à diversifier les modes de mobilité afin d’encourager un report sur les transports publics. Au grand dam de Jürg Röthlisberger, directeur de l’OFROU, présent à cette occasion.

Alors que la question de la requalification de cette jonction autoroutière doit donc être rediscutée, les Verts vaudois entrent à leur tour dans le débat. La députée Rebecca Joly (médaillon) vient en effet de déposer une interpellation pour que le Conseil d’Etat avance dans la transformation en boulevard urbain de ce tronçon qui relie Crissier à la Maladière. A l’image de ce que souhaitait également l’ATE. «Il est temps d’abandonner cette jonction d’un autre temps et de répondre aux souhaits croissants de la population de bénéficier d’infrastructures à taille humaine, plus vertes, avec une meilleure accessibilité aux transports publics et à la mobilité douce et une réunion du bâti urbain», indique la députée. Elle en profite ainsi pour rappeler que l’autoroute A1 entre Genève et Lausanne a été la première mise en service en Suisse et que le tronçon incriminé est aujourd’hui un des seuls cas d’autoroute en cul-de-sac en Suisse, soit «d’entrée royale au cœur d’une ville importante avec le lot de nuisance que cela implique.»

A ses yeux, il pose ainsi plusieurs problèmes. D’abord en termes de circulation avec un grand nombre de véhicules qui se déverse dans une zone densément peuplée, avec des conséquences négatives directes sur la santé des habitant-es par la pollution et le bruit engendrés. Ensuite en termes d’infrastructures, la qualification autoroutière du tronçon A1 ayant imposé des constructions de grande envergure et empêchant une utilisation multimodale impliquant également les transports publics, les cyclistes ou encore les piétons.

Enfin, en termes d’urbanisme de la région, l’autoroute représentant un véritable obstacle à franchir lorsqu’il s’agit de se déplacer dans l’Ouest lausannois. D’où, à ses yeux, une opportunité à saisir très rapidement de remettre sur la table la possibilité du développement d’un «boulevard urbain dont les avantages, dit-elle encore, emporteraient sans nul doute une large adhésion.