Les parklets fleurissent en ville

URBANISME • Venus des Etats-Unis au début des années 2000, les parklets fleurissent en différents endroits à Lausanne. Dernier arrivé, celui de Montelly, qui peine pour l’heure à convaincre les utilisateurs.

  • Le parklet du Chemin de Montelly, installé en face de la place de jeux du quartiers et des jardins communautaires.

    Le parklet du Chemin de Montelly, installé en face de la place de jeux du quartiers et des jardins communautaires.

Depuis septembre dernier, la Ville a fait installer quatre parklets de part et d’autre de la ville. Des parklets? Des extensions temporaires de trottoir sur des places de parc, conçus en bois, et proposant des assises ou des tables «afin d’offrir aux usagers de l’espace public d’autres possibilités d’utilisation de la rue que le stationnement», indique la municipale en charge des routes Florence Germond. Les structures sont réversibles et déplaçables, en fonction du retour qui en est fait par les usagers.

Dernier arrivé, au mois de juin: celui du chemin de Montelly. Si celui de la rue du Midi, installé en septembre dernier, semble avoir trouvé son public en les étudiants de l’EPCL (Ecole professionnelle commerciale), qui s’y installent volontiers en groupe durant leurs pauses, les autres peinent pour l’instant à convaincre. «Pourquoi mettre cela alors qu’il manque déjà de place de parc?» questionne Geneviève, au chemin de Montelly. «C’est vrai, quand je viens te voir, je ne trouve jamais de place», renchérit sa petite-fille Sophie. Il se trouve que l’emplacement du parklet de Montelly n’a pas été jugé adéquat par un grand nombre d’habitants du quartier, indique Raphaëlle Deshayes, présidente de l’association Montelly Vit. «En tant qu’association, nous sommes ravis des efforts consentis pour rendre la ville plus conviviale. Mais l’emplacement du parklet de Montelly pose des problèmes de sécurité pour les enfants». En effet, si la Ville a eu une bonne intention en installant la structure dans un endroit déjà fréquenté, à proximité de la place de jeux, l’effet a été inverse à celui souhaité. «Ici, ce parklet se transforme en une extension de la place de jeux. Les enfants l’utilisent de façon ludique, sans être conscients des risques liés à la route. Cela a suscité des réactions de parents inquiets.»

Manque de convivialité

Sur le chemin de Renens, où le parklet a été installé en face du collège de Prélaz, Brice est du même avis: «Je me suis demandé s’il s’agissait d’un arrêt pour le pédibus, ce que j’aurais trouvé intelligent. Mais en l’état, cela mange seulement une place de parc, et ça ne donne pas vraiment envie de s’y installer.»

«C’est la première fois que l’on se pose ici, car nous avons été attirées par le soleil, expliquent en riant deux enseignantes en pause de midi. Mais la majorité de la journée, cette place est à l’ombre, alors nous trouvons l’emplacement mal choisi, et peu convivial. Le concept les laissent dubitatives: qu’est-ce que vous voulez regarder en vous adossant côté route? Compter les voitures qui passent?» La Rue Traversière, à la Pontaise, bénéficie aussi de son parklet depuis le mois de décembre. Celui du Maupas est en cours d’installation et un prochain suivra à Boisy. Joëlle Misson