Les Lausannois, grands oubliés de Malley-Gare?

MALLEY • Les Prillérans voteront le 27 novembre sur le plan de quartier de Malley-Gare. Des Lausannois regrettent de ne pas avoir été informés et entendus.

«Cela fait 28 ans que j’habite Malley, c’est mon quartier et je suis contente que le secteur se développe. J’aurais aimé être plus informée et avoir mon mot à dire, car c’est de l’autre côté de la rue.» Joséphine habite à Lausanne, mais l’immeuble à côté du sien se trouve sur Prilly.

Comme elle, d’autres Lausannois se sentent concernés par le plan de quartier de Malley-Gare, sur lequel voteront les habitants de Prilly le 27 novembre et qui prévoit, notamment, la construction de deux tours de 77 et 63 mètres maximum de hauteur.

Limites territoriales

Pourtant, ces derniers n’ont pas leur mot à dire puisque le plan de quartier se situe sur les communes de Renens et Prilly. La commune de Lausanne est impliquée uniquement en tant que propriétaire du terrain.

Le syndic Grégoire Junod relève que ce projet s’inscrit dans une planification qui a débuté il y a de nombreuses années. «Il ne sort pas d’un chapeau et a aussi fait l’objet de discussions au Conseil communal de Lausanne. Cela dit, c’est le jeu de la démocratie communale, les communes sont compétentes sur leur territoire. C’est pareil pour tous les projets en limite de commune.»

Tout au moins, Jean-Claude Péclet, président de l’association d’opposition Avenir Malley aurait «préféré une information correcte étendue à la zone concernée. Nous ne sommes pas obligés de voter, des consultations ou des activités peuvent être organisées.»

Projets de longue haleine

«Comme par hasard ce sont les opposants qui souhaiteraient avoir été informés…», relève Alain Gilliéron, syndic de Prilly. Même si l’on peut «toujours faire mieux», le chef de l’Exécutif ne s’embarrasse pas: «Je préfère concentrer mon énergie envers ceux qui auront le pouvoir de décision.»

Tinetta Maystre, municipale de Renens en charge du dossier, s’étonne aussi que les Lausannois se sentent lésés: «Entre 2005 et 2011, nous avons organisé plusieurs consultations et balades.» Des ateliers ouverts à la population ont aussi eu lieu cet été encore à La Galicienne.

Alors pourquoi tant de gens ont l’impression d’avoir appris la chose récemment? Comme pour tous les projets de grande envergure, les négociations se poursuivent durant plusieurs années. «Je peux comprendre que les gens aient oublié. Il y aura encore plusieurs phases de concertation après la votation et nous ne nous limiterons pas aux frontières territoriales», assure la municipale.

Et contrairement à ce qu’affirme Alain Gilliéron, ceux qui auraient voulu une meilleure information ne sont pas forcément des opposants, à l’image de Ludovic: «J’habite le quartier et je souhaite seulement m’impliquer dans son développement.»