«Aujourd’hui, la situation est assez dramatique. Ce qui est difficile c’est qu’on ne sait pas jusqu’à quand cette situation va durer, car il y a beaucoup d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie». Cédric Rychen directeur du Service des affaires sociales et de la mobilité étudiante, à l’université de Lausanne ne cache pas son inquiétude.
Nombre d’étudiants prennent en effet de plein fouet les conséquences sociales et psychologiques de l’épidémie de Covid. Ainsi, depuis le début de celle-ci, le Service des affaires sociales a enregistré une nette augmentation des demandes d’aides financières. Celle-ci s’est d’ailleurs manifestée en deux temps: d’abord au printemps, où les demandes ont augmenté de 160% de la mi-mars à la fin du mois de juin pour s’établir à 189 étudiants concernés, puis plus récemment, depuis les vacances de Noël.
Accalmie en automne
Etonnemment, l’automne a été une période de relative accalmie sur ce front-là: «La faible demande d’aide en novembre s’explique par deux facteurs, analyse Cédric Rychen. D’une part les magasins étaient ouverts et d’autre part l’économie domestique qui fait souvent appel aux étudiants – cours de soutien scolaire, aide à la personne, etc. – fonctionnait encore».
Pour faire face à la demande, l’université a accordé entre la mi-juin et le 30 décembre plus de 340’000 francs d’aide, soit 222% de plus que l’année précédente à la même période. Une somme conséquence qui a pu être avancée grâce à l’aide de la Société académique vaudoise qui a versé pas moins de 200’000 francs. Et qui, pour faire face à la deuxième vague de précarité vient de consentir un don supplémentaire de 100’000 francs.
Fonds d’urgence Covid
«En plus de ce nouveau don, l’Etat de Vaud a adopté un fonds d’urgence Covid pour les Hautes écoles vaudoises, note Cédric Rychen. Et depuis que nous en avons communiqué l’existence aux étudiants, nous avons une avalanche de demandes que nous allons devoir traiter».
Avant d’anticiper: «Il faudra en plus à l’avenir compter avec l’impact à long terme des étudiants jusqu’à présent soutenus par leur famille, mais dont les parents risquent de perdre leur emploi en raison des faillites d’entreprises».