Le calvaire des habitants de la rue des Echelettes

VOISINAGE • Les habitants de cette petite rue du quartier du Maupas ont passé un été marqué par d’insupportables nuisances sonores. En cause, la place de jeux littéralement située sous leurs fenêtres et qui toute la journée perturbe la vie des riverains.

  • Les riverains, ici Gladys Rossi (à gauche) et Inelda Giannardi, se plaignent d’un défilé quotidien sous leurs fenêtres. MISSON-TILLE

    Les riverains, ici Gladys Rossi (à gauche) et Inelda Giannardi, se plaignent d’un défilé quotidien sous leurs fenêtres. MISSON-TILLE

Trop c’est trop. Après avoir résisté tout l’été, certains locataires de la rue des Echelettes ont fini par craquer, et ont envoyé un recommandé au Service des parcs et domaines de la Ville, agrémenté d’une pétition. L’objet de leur ras-le-bol? Les nuisances engendrées par la place de jeux des Echelettes sur laquelle donne leur rue et qui empoisonne littéralement leur vie quotidienne.

«C’est très simple, on n’en peut tout simplement plus, s’écrie un des habitants. Notre rêve serait qu’ils retirent purement et simplement ces aménagements en mettant des jardins à leur place. Ce serait plus joyeux, plus convivial et surtout plus vivable pour nous, qui en tant que retraités ou en tant que télétravailleurs, passons la journée entière dans nos appartements».

Journée typique

Et d’égrener le quotidien d’une journée aux Echelettes: dès 9h30 du matin, jeux pour les classes de maternelles, suivis à 10h30 de l’arrivée de parents avec leurs enfants. A 12 heures, la place devient un lieu privilégié pour la pause déjeuner de nombreux employés des alentours, avec à la clé des discussions enflammées sous les fenêtres. Dès l’après-midi, retour des parents avec leurs enfants, puis, de 17 heures à 21 heures, «open bar» pour reprendre l’expression des riverains: «Souvent en fin d’après-midi, ce sont des réunions qui regroupent jusqu’à 15 adultes qui ne sont pas du quartier d’ailleurs et qui laissent leurs enfants hurler à qui mieux-mieux sans le moindre contrôle, ajoute un autre voisin excédé, qui exhibe un enregistrement sonore pointant à… 90 décibels. Ajoutez-y la musique des jeunes consommateurs de cannabis le soir, et vous avez une journée infernale.»

Interpellée la Municipalité s’explique: «La place de jeux existe à cet endroit, avec le petit toboggan et les deux jeux à ressort depuis 1991, expose la municipale Florence Germond. La nouveauté réside dans la mise à disposition de deux malles qui contiennent des jeux et du mobilier auxquels seule la population du quartier a accès. Une fois sorti des malles, ce matériel (jeux, matériel de jardinage, tables et chaises pliantes, ndlr) peut être utilisé librement sur l'ensemble de l'espace piéton. Ces malles sont utilisées exclusivement par la population du quartier qui sait comment les ouvrir.»

Evaluation à l’automne

Alors qu’il semble que de nombreux usagers extérieurs au quartier aient pu obtenir l’accès à ces malles, la municipale se veut rassurante: «Il s'agit d'un aménagement transitoire. Nous menons actuellement des entretiens avec les usagères et les usagers ainsi que des observations, avec l'aide d'un mandataire, pour comprendre comment ce nouvel aménagement est vécu, utilisé et apprécié de la population du quartier. Un atelier d'évaluation est prévu à l'automne avec les habitantes et habitants, durant lequel nous serons à l'écoute de leurs suggestions d'amélioration.»