Lausanne Sport: «Le début de saison est moins spectaculaire qu’espéré»

FOOTBALL • Souleymane Cissé, directeur sportif du Lausanne-Sport, ne croit pas aux miracles, mais au travail. Depuis son bureau au stade de la Tuilière, avec vue sur le terrain, il assure construire un projet sur la durée en misant sur des bases solides. Entretien.

Lausanne Cités: Quel est votre objectif pour cette saison?

Souleymane Cissé: Le maintien. Pour nous, cela signifie solidifier les fondations, ne pas manquer d’ambition, ni jouer petit bras. Qu’elle soit fondée ou pas, j’accepte la critique. Dès l’instant où l’on critique, c’est qu’il y a un intérêt, une attente.

Êtes-vous confiant pour la suite?

Je suis et je reste confiant, même si le LS, aujourd’hui en championnat, est en manque de résultats. On devrait avoir trois ou quatre points de plus. (ndlr: grâce à son succès 3-1 dimanche dernier contre GC, le LS n’est plus dernier). Même si nous n’avons pas le plus gros budget de la ligue, ce que nous avons nous suffit amplement pour faire du bon boulot.

L’argent est le nerf de la guerre?

On en a besoin dans le football, mais la valeur essentielle se situe dans le travail bien fait, dans le développement de notre potentiel. L’équipe est jeune, elle apprend et elle va progresser. Cette saison et la suivante vont apporter au groupe de la consistance et une consolidation de son état d’esprit.

Peut-on affirmer que le LS est le club qui forme les talents pour l’OGC Nice et le club que vous avez créé, le Racing Club Abidjan?

Non, il s’agit d’une collaboration essentielle et elle est saine. Cette saison, un seul joueur a coûté de l’argent au LS: Zeki Amdouni (ex-FC Stade Lausanne Ouchy). Jean N’Guessan, lui, appartient à l’OGC Nice.

Et les autres joueurs?

Ils sont rattachés au LS. Nous avons pu les avoir gratuitement, tous ont des contrats longue durée. Nous voulons garder les meilleurs, pour qu’ils deviennent compétitifs, pour avoir des résultats sur la longueur.

Mais l’idée n’est-elle pas également de vendre, par la suite, les plus talentueux d’entre eux, pour faire de l’argent?

Dans l’absolu, on n’est pas vendeur, nous ne le serons que si nous n’avons pas le choix. C’est arrivé avec Moritz Jenz, un joueur autour duquel on souhaitait bâtir notre défense, mais qui est revenu cet été avec un nouvel agent et des velléités de départ insistantes. On l’a recruté gratuitement il y a un an et Lorient (club de Ligue 1 française) proposait au départ un prêt avec option d’achat minimaliste, que nous avons immédiatement refusée.

En tant que directeur sportif, vous intervenez à tous les étages du club. Aussi auprès du coach?

Ilija Borenovic et moi, nous parlons de la politique sportive du club. Nous échangeons nos idées et nos ressentis mais il a une totale liberté. J’évite au maximum d’interférer dans son travail. Le coach, nous l’avons choisi, il fait partie intégrante du projet.

Et si à Noël, ou avant, le LS est encore et toujours en mode survie?

Je ne suis pas dans cette projection-là, personne ici n’y pense. LS ne sera peut-être pas champion cette saison, mais on vise le plus haut possible. En ne bâtissant pas sur du sable, mais en cultivant la valeur du travail au quotidien; même si ce qui se passe pour l’instant est moins spectaculaire qu’on ne l’espérait.