L’appel au secours d’une jeune Lausannoise

SOCIETE • Après une chirurgie gastrique pour traiter son surpoids, Amandine*, a perdu des dizaines de kilos. Problème, l’assurance-maladie ne veut pas financer l’intervention qui lui permettrait de se débarrasser des lambeaux de peau qui lui empoisonnent la vie. Désemparée, la jeune fille appelle à l’aide.

  • Un vrai mal-être alors que l’assurance refuse de rembourser l’intervention de chirurgie.

    Un vrai mal-être alors que l’assurance refuse de rembourser l’intervention de chirurgie.

Elle a honte. Elle ne veut pas être taxée de profiteuse. Et surtout elle souffre. Énormément. Beaucoup dans son esprit et beaucoup dans sa chair car en réalité, c’est là que se situe aujourd’hui le problème.

Appelons la Amandine, puisqu’elle souhaite garder l’anonymat. Elle a 23 ans, un petit ami et finit avec succès un apprentissage d’employée de commerce à Lausanne. Elle est à l’âge où la vie devrait lui sourire, mais malheureusement elle ne lui sourit pas. Car Amandine est une ancienne obèse, un surpoids qui l’a poursuivie dès son plus jeune âge, au point qu’à 15 ans déjà, elle pesait près de 100 kilos, avec son cortège de moqueries et autres méchancetés à l’école et en dehors...

Régimes à la chaîne

Face au problème, Amandine ne reste pas inactive. Elle enchaîne les régimes pour perdre du poids, passe même une année entière dans un internat où elle est soumise, c’est le cas de le dire, à un régime intensif, avec diète sévère et 30 heures de sport hebdomadaires. Résultat: une perte de 20 kilos, repris au double par la suite, assortie d’une sévère dépression.

Bientôt, avec ses médecins, s’impose l’évidence: ce sera le bypass, une intervention chirurgicale qui consiste à réduire le volume de l’estomac. Nous sommes en juin 2016 et dans la foulée, la jeune femme perd 40 kg, pour se stabiliser depuis deux ans et demi à 72 kg, avec une jolie silhouette à la clé.

Tout rentre-t-il dans l’ordre pour autant? Pas vraiment, car si l’intervention a réglé le problème du poids, il en reste un autre: ces lambeaux de peaux consécutifs à l’amaigrissement, et qui pendent un peu partout sur son corps: bras, cuisse, abdomen, poitrine...

«Je me dégoûte moi même, toute cette peau me dégoûte, déplore la jeune fille. Les cicatrices ne me gênent pas, mais cette peau qui pend de partout, je ne la supporte pas. J’ai fait du sport j’ai tout essayé, mais elle est toujours là. Je ne porte plus ni shorts, ni T-shirts, je ne vais plus à la piscine, ni à la mer. Je suis fatiguée de tout, je suis fatiguée de moi-même».

La solution, évidente, est de repasser par la case chirurgie, esthétique cette fois. Seulement voilà. L’assurance de la jeune femme lui a opposé un niet catégorique. Pas question de financer les 15’000 francs de cette intervention, en vertu de l’article 32 de la loi fédérale sur l’assurance-maladie. Car aux yeux de la LaMal, un défaut exclusivement esthétique ne constitue pas un risque de maladie soumis à assurance.

Récolte de fonds?

Pour la jeune fille et ses parents, de milieu modeste, c’est un coup de massue. Aujourd’hui, la famille ne sait plus vers qui se tourner. Elle publie une annonce dans Lausanne Cités, faisant appel à la générosité des Lausannois. Sans succès.

«Nous sommes perdus et désemparés, se lamente la maman d’Amandine. Nous sommes des personnes très modestes et sans ressources et nous ne savons plus quoi faire. Auj0urd’hui, j’espère seulement que l’on nous vienne en aide. Si quelqu’un peut nous aider et nous conseiller pour introduire un recours contre l’assurance-maladie, ou bien nous aider à faire une campagne de récolte de fonds sur internet, qu’il se manifeste. Je suis tellement inquiète pour ma fille!»

* Identité connue de la rédaction