«La Ville privilégie les frontaliers au détriment des Lausannois»

POLEMIQUE • A la piscine de Montchoisi, les surveillants de baignade, majoritairement frontaliers, bénéficient de places de parc réservées. Un «privilège scandaleux» selon le député Guy Gaudard.

Tout a commencé par une simple balade aux abords de la piscine de Montchoisi. Habitué du quartier, le député et conseiller communal PLR Guy Gaudard y fait une drôle de découverte: «J’ai été interpellé par des voitures parquées sur des places réservées. Elles étaient toutes immatriculées en France. Après avoir mené mon enquête, j’ai appris qu’elles appartiennent aux surveillants de baignade qui travaillent durant la saison estivale à Lausanne.»

Déferlement de réactions

Dans la foulée, Guy Gaudard fait part de son indignation sur Facebook, photos à l’appui. Le tout accompagné d’un message explicite: «La Municipalité de Lausanne demande à ses citoyens d’utiliser au maximum les transports publics pour se déplacer en ville et engage pour la saison estivale des frontaliers qui viennent avec leur voiture. C’est à n’y rien comprendre.» Très rapidement, les commentaires affluent: «Je ne m’attendais pas à un tel déferlement de réactions sur les réseaux sociaux. Parmi ces frontaliers, apparemment certains résident à Lausanne durant l’été, ce qui signifie qu’ils occupent ces places toute la journée. Ce qui est tout de même scandaleux quand on sait que la Municipalité ne cesse de supprimer des places de parc pour ceux qui ont des macarons, par exemple. Et là on met à disposition un parking pour des gens qui viennent de France. C’est tout bonnement scandaleux car il y a une évidente inégalité de traitement par rapport aux Lausannois qui paient des impôts et ont toutes les peines du monde à se parquer dans le quartier de Montchoisi.»

Face à la polémique, la municipale Emilie Mœschler, en charge des sports et de la cohésion sociale, tente de calmer le jeu: «Le site de Montchoisi dispose de 35 places de stationnement dont cinq sont à disposition de l’ensemble du personnel de la Ville qui y travaille. Ces places sont facturées au personnel qui les utilise.» Pourquoi opter pour des surveillants de piscine qui n’habitent pas la région lausannoise? «Nous lançons chaque année des campagnes de recrutement pour trouver des gardes-bain de la région. Le nombre de candidatures reçues demeure faible. Notre effectif compte 30% de gardes-bain de la région. Cette profession est peu reconnue et valorisée en Suisse. Elle est vue comme un «petit job» d’été alors qu’elle requiert de solides compétences en sauvetage et secourisme, comme un sens accru des responsabilités. Par ailleurs, nous constatons que le chevauchement des périodes d’examen, fixées fin juin/début juillet, avec la saison des piscines de plein air qui débute dès la mi-mai, représente un frein chez les étudiants.»

Reste que pour Guy Gaudard, il est urgent de mettre un terme à ce privilège: «Au lieu de garder ces places de parc pour des frontaliers, la Ville ferait mieux de les transformer en zone bleue pour que la population puisse en profiter.»