«La Blécherette? 0.08% des émissions carbone de Lausanne!»

AÉROPORT • Dans un postulat, six élus lausannois demandent la fermeture de la Blécherette. Les réponses de Patrick de Preux membre du conseil d’administration de l’aéroport.

  • En médaillon, Patrick de Preux, président du Conseil d’administration de l’aéroport. DR

    En médaillon, Patrick de Preux, président du Conseil d’administration de l’aéroport. DR

A intervalles réguliers, la Blécherette revient sur le devant de la scène... Aujourd’hui, des postulants demandent sa fermeture pure et simple...

Tirer sur les aéroports et le transport aérien, c’est dans l’air du temps, en oubliant tout ce que nous devons à l’aviation, et tout ce qu’elle a permis à l’humanité, et ce, alors même qu’aujourd’hui, on observe de grandes avancées en termes de limitation d’émissions polluantes. On commence à avoir l’habitude des oppositions, souvent les mêmes d’ailleurs, qui depuis 30 ans émaillent notre parcours...

Cette fois, ce sont des élus Verts et d’extrême-gauche qui portent la contestation...

Dois-je rappeler que celui qui, un jour nous a écrit pour dire toute sa reconnaissance vis-à-vis de la Blécherette, c’est bien le syndic écologiste de Lausanne? Quant à l’extrême-gauche, dès qu’il s’agit de tirer sur l’industrie et le capital… Le problème, c’est qu’ils se trompent de cible…

Pourquoi?

Nous sommes petits, et la Blécherette ne représente que 0,08% du carbone distillé dans la ville. Bien moins d’ailleurs que ce que l’on y émettrait si, comme certains le souhaitent, on construisait des habitations à la place de l’aéroport...

Des habitations à la place de l’aéroport, cela vous semble un scénario crédible?

Ce ne serait pas si simple. Il s’agit d’une zone agricole qu’il faudrait déclasser. Et puis si nous devions fermer, il faut imaginer les conséquences, avec tout ce que cela implique en termes financiers et humains: beaucoup a été investi à la Blécherette, plus de 30 millions de francs, avec en outre une centaine de personnes qui y travaillent à l’année, un droit de superficie qui prend fin en 2069, une concession jusqu’en 2036 et renouvelable. Car fermer la Blécherette, c’est se placer au-dessus des contrats, des référendums et autres décisions prises par les autorités!

Finalement, en 2019, qu’apporte cet aéroport aux Lausannois?

Cet endroit reste très aimé des Lausannois qui le verraient disparaître avec tristesse. D’ailleurs, ils s’étaient massivement prononcés à l’époque en votation pour son maintien. Mais pas seulement, car il a toute son utilité: il est le seul aéroport douanier, il est donc très utile à l’aviation d’affaires. Il permet en effet d’atteindre d’autres villes en une heure ou deux, situées hors des grands centres aéroportuaires européens; à ce titre il est donc important pour les Vaudois et les entreprises du canton, sans compter les hélicoptères de la gendarmerie et de la Rega qui y ont régulièrement recours.

Propos recueillis par Charaf Abdessemed