Interdire les voitures polluantes à Lausanne? Il faudra attendre!

LAUSANNE • La Ville n’est pas contre l’interdiction des véhicules polluants sur son territoire. La décision revient au canton, qui n’est pas pressé.

  • Des macarons pour alterner les véhicules en cas de pic de pollution? Genève l’a fait, Lausanne n’est pas contre, Vaud attend de voir.  DR

    Des macarons pour alterner les véhicules en cas de pic de pollution? Genève l’a fait, Lausanne n’est pas contre, Vaud attend de voir. DR

  • Les macarons genevois, en vigueur dès 2021.

    Les macarons genevois, en vigueur dès 2021.

C’était il y a quelques semaines. Au cours de la conférence de présentation du Plan climat de la Municipalité, le syndic Grégoire Junod déplorait ainsi: «La Municipalité n’a pas le pouvoir d’interdire les véhicules polluants sur le territoire communal». Une compétence qui fait cruellement défaut, alors que dans l’intervalle, la vague verte est passée par là, sacrant le triomphe des écologistes aux chambres fédérales.

Et puis surtout, à Genève, le Canton a décidé d’introduire un système de macaron écologique à apposer sur le pare-brise pour limiter, en cas de pics de pollution, l’accès au centre-ville des véhicules les plus polluants. Une mesure qui devrait prendre effet dès le mois de janvier prochain et qui in fine devrait concerner environ 12% du parc automobile cantonal, responsable à lui seul de 26% de la pollution.

A Lausanne en outre, une pétition pour interdire définitivement les gros 4x4 et les SUV en ville circule également, notamment pour atteindre «les objectifs de réduction des émissions de CO2 dans le secteur des transports».

Suivre les résultats genevois

«Interdire les véhicules polluants nécessite en effet une modification législative sur le plan cantonal et la Municipalité n’a aucune compétence en la matière, confirme la Municipale Florence Germond. C’est à ce niveau qu’il faut intervenir le cas échéant, et évidemment nous soutiendrions ces éventuelles modifications du cadre réglementaire si elles étaient présentées.»

Au niveau du canton, la mise en place d’une éventuelle circulation différenciée ne semble en tout cas susciter aucune précipitation: «La mise en œuvre d’un dispositif équivalent à celui de Genève nécessite une évaluation de son applicabilité dans le canton de Vaud, constate Denis Rychner, responsable de la communication de la Direction générale de l’environnement. Il est notamment nécessaire de tenir compte de l’efficacité de ces mesures, des compétences communales, des spécificités du territoire vaudois et de la législation applicable ou à adapter au cas d’espèce. Pour l’heure, le Canton va donc suivre avec attention les résultats genevois, poursuivre la collaboration inter-cantonale et les plans d’actions harmonisés au niveau romand».

Et de conclure: «Le Canton va également accentuer les efforts entrepris depuis de nombreuses années pour réduire la pollution chronique, notamment par la mise en œuvre du Plan des mesures OPair de l’Agglomération Lausanne-Morges et en définissant un plan d’action contre les particules de moins de 2.5 micromètres».