Harcèlement de rue: une prestation positive

ESPACE PUBLIC • Depuis un an, la Ville recueille des situations de harcèlement de rue, les traite, analyse ou répond directement aux victimes. Jusqu’à aujourd’hui, quelque 400 cas ont ainsi été traités.

  • Depuis le lancement de l’opération par la Ville, quelque 400 cas ont été traités. 123 RF

    Depuis le lancement de l’opération par la Ville, quelque 400 cas ont été traités. 123 RF

C’était au mois de novembre dernier. Pour lutter contre le harcèlement de rue, la Ville, dans le cadre d’un projet novateur, mettait en place un formulaire de signalement sur son application mobile, mais aussi sur son site internet, via l’adresse: lausanne.ch/signaler. Victimes, mais aussi témoins de ce type de situation étaient ainsi appelés à les signaler plus facilement aux autorités, cela en toute confidentialité. Qu’il s’agisse de sifflements, de paroles grossières, de gestes obscènes ou encore d’attouchements, tout pouvait être annoncé en un clic.

Une oreille attentive

Au terme d’une année d’activités, et malgré le contexte pandémique, cette prestation de signalement a visiblement trouvé son public puisque quelque 400 personnes - 394 très exactement - l’ont utlisée alors que 33 entretiens ont été menés avec des victimes et témoins. «Les retours sont très positifs. Ils montrent bien l’importance pour les victimes de pouvoir verbaliser et d’être entendues par une oreille attentive au phénomène», note ainsi Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois de la Sécurité (en médaillon).

De fait, la personne en charge a pu ainsi établir un contact direct avec ces usagères et usagers. Cela leur a permis de demander des conseils, d’être orientés, de s’exprimer et d’être écoutés sur ces situations, qui peuvent avoir un impact durable sur les personnes visées. Globalement, trois quarts des cas sont rapportés par des victimes.

Une majorité de femmes

Sans surprise, ce sont les femmes qui rapportent plus des trois quarts des cas aux autorités. L’ensemble des contacts avec les bénéficiaires de cette prestation ainsi que les signalements recueillis ont permis de fournir à la Ville de Lausanne des données précises et précieuses pour mieux orienter son action contre ce phénomène.

Le projet est par ailleurs accompagné par un groupe d’experts issus de divers domaines d’action et de compétences, qu’il s’agisse d’égalité entre hommes-femmes, d’établissements publics, de racisme, d’addictions ou encore d’associations LGBTIQ+. L’ensemble des données à disposition permettra d’évaluer l’opportunité de poursuivre l’expérience, et de l’adapter.

Un plan d’action LGBTIQ+

En parallèle, l’Etat-major et les cadres intermédiaires du Corps de Police municipale, soit plus de 130 personnes, de même que les correspondants de nuit, ont déjà bénéficié d’une session de sensibilisation au harcèlement de rue dispensée par un organisme externe. En outre, au début de l’année prochaine, la Municipalité proposera un plan d’action pour lutter contre les discriminations visant les personnes LGBTIQ+, ces dernières étant particulièrement exposées au harcèlement de rue également. Un bilan global sera également publié courant 2021.