Gérance de la Ville: la saga se poursuit

BELLEVAUX • Après que plusieurs habitants sont sortis du bois pour dénoncer la mauvaise gestion de leurs immeubles par la Gérance de la Ville de Lausanne, d’autres locataires leur emboîtent le pas et témoignent. La municipale concernée, Natacha Litzistorf, prend des mesures.

Une odeur répugnante, de l’eau usée et des restes de nourriture au sol; c’est l’état de la buanderie du Chemin de la Forêt 13, dans le quartier de Bellevaux. A la suite de notre article concernant l’insatisfaction des locataires à l’égard de la gestion des immeubles du chemin d’Entre-Bois par la Gérance de la Ville (notre édition du 6 mai 2021), les habitants d’autres locatifs ont été nombreux à nous faire part de problèmes similaires.

Eaux usées et restes de nourriture

Deux locataires de cet immeuble ont rédigé une lettre à l’attention de la gérance de la Ville au mois de novembre 2020. La raison: l’état déplorable de l’une des buanderies du bâtiment, dont l’hygiène laisse, et c’est un euphémisme, à désirer. Dans leur missive, les signataires détaillent: «Il y a en permanence de l’eau d’une odeur nauséabonde… L’odeur empeste toute la cage d’escalier. Nous nous posons des questions quant à l’hygiène de cette situation ainsi que la lenteur voire l’inaction concernant la remise en état des lieux.»

Six mois plus tard, rien n’a bougé. La raison de l’état lamentable de cette chambre à lessive; une colonne de tuyauterie cassée, par laquelle s’écoulent eaux usées et déchets de cuisine. Conséquence: les moucherons envahissent les murs. Les locataires de l’entrée n°13 utilisant la buanderie commune n’ont d’autre choix que de continuer à faire leur lessive dans ces locaux.

Tuyauterie et drogue

Comme au chemin d’Entre-Bois, les wc, lavabos et baignoires bouchés sont chose courante. «C’est normal que cela soit plus fréquent dans un vieil immeuble. Cependant, je trouve intolérable que la gérance laisse les frais d’intervention de l’entreprise à la charge du locataire, alors que la tuyauterie est reliée entre plusieurs appartements», ajoute Marianne*, à qui la mésaventure est arrivée. «Si je pars le matin avec des toilettes en ordre, et les découvre bouchées quand je reviens le soir, qu’on ne vienne pas me dire que c’est de ma faute.»

Sonia* poursuit en relatant des soucis impliquant des jeunes fumant du cannabis dans les caves. «La gérance nous dit d’appeler la police, et la police rétorque que c’est à la gérance de régler cela. Que fait-on?» s’indigne-t-elle. Les trois personnes que nous avons rencontrées sont unanimes: «Il est difficile de joindre la gérance par téléphone, et lorsque nous y arrivons, nous sommes mal reçus, le ton est agressif. Nous ne nous sentons pas respectés.»

Des travaux envisagés

Dans notre dernier article, la municipale en charge du Logement, Natacha Litzistorf, annonçait qu’elle prendrait les mesures nécessaires pour remédier aux situations problématiques. Elle précise que le chef de son service s’est rendu dans certains bâtiments des chemins d’Entre-Bois et de la Forêt, et rédigé un rapport détaillant les rénovations pouvant être entreprises. Une action écrite sera notamment déployée pour que les locataires d’appartements fortement dégradés s’identifient. Le Service du Logement procédera à la visite des logements portés à sa connaissance et analysera les causes et travaux à envisager.

Joëlle Misson

*prénoms d’emprunt