«En sanctionnant les Verts au 1er tour, l’électorat a envoyé un message très clair»

SYNDIC • Entente avec les Verts, nouveaux élus, minorisation de la droite... Réélu cette semaine syndic pour la 2ème fois, Grégoire Junod revient sur les enjeux qui attendent la Municipalité dans les années à venir.

  • Arrivé en tête aux deux tours de l’élection à la Municipalité, Grégoire Junod rempile pour un 2e mandat de syndic.

    Arrivé en tête aux deux tours de l’élection à la Municipalité, Grégoire Junod rempile pour un 2e mandat de syndic.

Vous revoilà syndic pour 5 ans. Dans quel état d’esprit êtes-vous?
Je me réjouis beaucoup de ce nouveau mandat. Il y a d’abord de magnifiques projets: le réaménagement des places de la Riponne et du Tunnel, l’écoquartier des Plaines-du-Loup, le tram ou le m3, la place de la gare, le cinéma Capitole, la piscine de Malley… Et encore la liste n’est pas exhaustive. Et bien sûr des gros défis: à court terme la crise économique et sociale liée au Covid-19 et à plus long terme la mise en œuvre de notre plan climat. J’aborde cette nouvelle législature avec beaucoup d’énergie.

Cette élection aboutit à un résultat finalement conforme aux attentes. Pourtant les Verts ont rompu à 2 reprises l’alliance qui les liait aux socialistes. En présentant un candidat de plus et en laissant entendre qu’ils pourraient se présenter contre vous à la syndicature alors que vous étiez arrivé en tête aux deux tours. Cela laissera-t-il des traces?
Ce n’est jamais gagné d’avance, mais je m’engagerai bien évidemment pour que l’équipe fonctionne bien. Vous savez, les électrices et les électeurs, en sanctionnant la stratégie solitaire des Verts lors du 1er tour des élections municipales, ont envoyé un message très clair. Ils souhaitent surtout que nous travaillions ensemble, en bonne entente, pour le développement de Lausanne et de la qualité de vie. C’est un message qu’il nous faudra, chacune et chacun, garder en tête, tout au long de cette législature.

La Municipalité a été reconduite avec deux nouveaux arrivants. Comment comptez-vous les intégrer à la dynamique actuelle?
Lorsque j’ai été la première fois élu en 2011, j’ai été bien accueilli par Daniel Brélaz, alors syndic, et l’ensemble des collègues en place. Nous tâcherons de faire aussi bien. Le renouvellement est positif, il amène de nouvelles idées et de nouvelles énergies.

Enfin et c’est un problème récurrent pour Lausanne, la droite n’a qu’un seul siège, attribué finalement au bon vouloir de la majorité, alors que la droite pèse bien plus sur le plan des suffrages. Est-ce démocratique?
C’est le propre du système majoritaire que d’avoir une surreprésentation des partis ou des alliances qui arrivent en tête. La droite en profite largement dans d’autres communes vaudoises et sans doute que si elle avait deux sièges à Lausanne, elle en revendiquerait un troisième… C’est le jeu politique. Cela dit, si la gauche a fait d’aussi bons résultats à Lausanne, cela tient sans doute aussi au fait que nous avons été attentifs à tenir compte des intérêts de tout le monde, en dehors des chapelles partisanes. Ce fut notamment le cas depuis le début de la crise du Covid-19, où la Ville a veillé à être à l’écoute des milieux économiques autant que des salariés. Respecter l’opposition et les minorités est indispensable dans le système politique suisse. J’entends m’y engager et être le syndic de toutes les Lausannoises et tous les Lausannois.

Commentaire de la rédaction: un mini-psychodrame pour rien

En émettant des velléités de reprendre la syndicature à Grégoire Junod après la claque prise au 1er tour des Municipales, pour rentrer ensuite piteusement dans le rang, les Verts lausannois ont une fois de plus atteint le comble du ridicule. Et pour cause: en politique, on ne mène pas une bataille sans avoir de sérieuses chances de la gagner. Et en l’occurrence, face à un syndic qui a fait les meilleurs scores au 1er et au second tour, et aux qualités de chef d’équipe unanimement reconnues, une syndicature verte relevait de l’utopie. Le résultat est évidemment à l’inverse de celui escompté: des Verts décrédibilisés et des socialistes largement renforcés avec le statut «d’adultes de la Municipalité». Chapeau les artistes.