Du soutien pour les petits commerces!

SOUTIEN • Un annuaire en ligne, des bons par magasin ou encore une aide à la création de sites internet dédiés: la Société coopérative des commerçants lausannois a établi un catalogue de mesures pour aider ses membres. Inventaire.

Les petits commerçants du cru traversent des jours très difficiles et leur moral est au plus bas (cf. LC/édition du 9 avril dernier). Au-delà des mesures d’aide qu’ils ont demandées et, souvent encore, dans l’attente de celles-ci, la Société coopérative des commerçants lausannois (SCCL) a décidé d’empoigner le taureau par les cornes en leur proposant une série de mesures destinées à les aider à franchir ce cap difficile.

Un annuaire en ligne

La première concerne la mise en ligne, sur son site www.enjoylausanne.ch, d’un «Annuaire» des commerçants qui livrent à domicile. Celui-ci comprend non seulement les magasins qui offrent la possibilité de commander en ligne, mais aussi les commerces qui prennent des commandes sur appel téléphonique et constituent des cabas qui peuvent être récupérés par le client, selon arrangement avec le commerçant, style pick-up ou acheminés par un service de livraison local comme Vélocité, dont la SCCL est partenaire.

Dans ce contexte, la SCCL a ainsi décidé de s’aligner sur la décision de la Ville de Lausanne de subventionner les livraisons à domicile qui peuvent parfois s’avérer dissuasives en termes de prix. Mais si la Ville subventionne plutôt la partie client de ce type d’opération, la SCCL elle, subventionne désormais la livraison de ses membres. Elle prend en charge au maximum 10 francs par livraison pour ses membres, avec un plafond mensuel par membre de 500 francs par mois, et un plafond total à ce stade de la crise de 10’000 francs. «Cette offre doit permettre aux commerçants de rester dans des tarifs raisonnables», explique Tomé Varela, le secrétaire général de la SCCL.

Des bons par magasins

Toujours sur son site enjoylausanne.ch, la SCCL propose, cette fois aux client de la ville et d’ailleurs, de soutenir financièrement les commerces locaux en achetant des bons cadeaux à un prix réduit. Pour le commerçant, vendre un bon sur le site signifie soulager sa trésorerie à court terme, l’argent de la vente lui étant reversé chaque semaine. Le bon pourra quant à lui être utilisé une fois que les magasins seront rouverts. Quant au client, il ne paie que 90% de la valeur du bon, l’entier de sa valeur étant cependant reversée au commerçant avec les 10% manquants offertspar la SCCL. «C’est une bonne affaire pour les clients puisqu’ils soutiennent l’économie locale tout en faisant des économies sur des achats à faire dans le futur», note Tomé Varela. «Le fait d’avoir acheté des bons est aussi une belle opportunité pour relancer l’économie locale dès la réouverture puisque, pour utiliser son bon, il faudra passer en magasin».

L’alternative internet

La SCCL a par ailleurs négocié des tarifs préférentiels avec ses membres actifs dans la conception de sites internet. «Nous avons remarqué que beaucoup de magasins ne disposent pas de site de vente en ligne», note Tomé Varela. «Seuls 35% d’entre-eux en utilisent un. Les sites de vente que nous proposons sont fournis clés en main et peuvent être rapidement opérationnels.» En incitant les commerces à s’en doter, la SCCL aimerait les aider dans une démarche de digitalisation qui sera l’une des pierres angulaires de la sortie de crise. «Les habitudes de consommation changent et certains clients qui ont pris l’habitude de la commande en ligne pendant le confinement ne retourneront pas totalement à leurs vieilles habitudes», ajoute Tomé Varela. «C’est le moment pour le commerce local de développer sa présence en ligne au risque de perdre de l’argent sur ce secteur.» Cela peut permettre aussi au commerçant de faire du web to store, en montrant les produits qu’il a en boutique avant que la personne ne vienne les essayer. Ou alors proposer de «sélectionner» les vêtements qui l’intéressent pour ensuite venir les essayer facilement et sans perdre de temps. Tomé Varéla tient toutefois à préciser qu’une expérience d’achat dans le monde réel ne peut pas se comparer à une expérience d’achat sur internet. «Acheter sur internet c’est être conditionné par le seul sens de la vue, alors qu’en magasin tous les sens sont activés.»

https://enjoylausanne.ch