Chris Wolf: «On a fait appel à moi pour travailler dans le calme»

HOCKEY • La nomination, en septembre dernier de Chris Wolf comme CEO du Lausanne Hockey Club Group a été accueillie avec soulagement sur la glace et dans les bureaux. Entretien avec un passionné qui n’élude aucune question.

  • Après un démarrage compliqué, le LHC espère renverser la vapeur afin de participer aux playoffs. DR

    Après un démarrage compliqué, le LHC espère renverser la vapeur afin de participer aux playoffs. DR

Lausanne Cités: Quel a été le taux de remplissage de la Vaudoise aréna lors de la première saison?
Chris Wolf:
Il était de 86%. Depuis, le nombre d’abonnés a chuté. Nous en comptions 5150 avant le Covid et aujourd’hui, nous en dénombrons 3800. La différence s’explique par la crainte née de la pandémie encore présente chez beaucoup de gens. Certaines personnes choisissent leur match ou se contentent des retransmissions à la télévision. Le Covid a engendré des dommages collatéraux, a cassé des habitudes. Et pas que dans le monde dans lequel nous gravitons.

Dans le club, il y a eu passablement de mouvements, sur la glace et dans les bureaux. Vous visez davantage de stabilité?
Il est vrai que les douze derniers mois ont été particulièrement animés. Cela est normal quand de nouveaux propriétaires arrivent (Petr Svoboda, directeur des opérations hockey, Grégory Finger et Zdenek Bakala). Avec eux, ils ont apporté leur méthode, une façon de faire qui a eu des répercussions. Je suis désolé pour ceux qui ont vécu cela comme un manque de respect. Mais il n’y a pas de business facile, ni anodin. Nos propriétaires ont d’abord dû composer avec des choix qui n’étaient pas les leurs, et des personnes qui avaient un fonctionnement différent. Comme dans toute chose, il faut un temps d’adaptation. Je dis ça en toute humilité, chaque être humain le vit.

Ces «brusqueries» ne pouvaient-elles pas attendre un peu, le temps pour les propriétaires de bien connaître la mentalité des Vaudois, par exemple?
La connaissance du tissu local, des autorités, de la mentalité de ce canton prend du temps et nos propriétaires en sont conscients (deux d’entre eux vivent ici depuis longtemps!) Ils ont peut-être cassé un ou deux œufs en préparant l’omelette, mais il n’y a pas eu mort d’homme. On a fait appel à moi pour stabiliser tout ça, pour travailler dans le calme, sur le long terme.

Quels rapports entretenez-vous avec les nouveaux propriétaires?
Ils sont excellents. Cela fait treize ans que je suis au LHC et c’est la première fois que je peux dialoguer avec les actionnaires, parce qu’ils sont là. Pour eux, les 100 ans du club, ça veut dire quelque chose. Ils sont là pour très longtemps et quand vous discutez avec ces trois personnes, ils ont les yeux qui brillent, ils sont passionnés par le projet.

En tant que CEO, avez-vous un droit de regard sur le domaine sportif?
Oui, j’ai une responsabilité sur le budget.

Aujourd’hui, le LHC est dirigé «à l’américaine», c’est une bonne chose?
C’est vrai qu’il y a une inspiration venue de l’exemple de la NHL, toutes proportions gardées. C’est sans doute une méthode à laquelle nous n’étions pas habitués. Va-t-elle nous permettre de grandir comme organisation? Nous verrons bien. Ce qui est important, c’est d’abord la vision du club et de son avenir, qui concerne tous ses départements. Tout part du hockey, tout est connecté à la première équipe avec l’objectif qu’un jour le LHC soit champion de Suisse et que l’organisation puisse exploiter au mieux le potentiel de la Vaudoise aréna. Il faut avoir un grand respect pour les propriétaires, qui ont assumé toutes les pertes dues au Covid, en plus des dettes passées. Ils ont assuré l’existence du club pour les années à venir. Ce sont des passionnés. Ils habitent la région et ils vibrent pour le LHC, ils sont très respectueux du club et de son histoire.

Existe-t-il une méthode Chris Wolf?
Oui, d’abord écouter et ensuite observer en permanence. Le but? Amener du positif, de la joie et du fun. On est chanceux de pouvoir exercer ce métier dans ce lieu qu’est la Vaudoise aréna. Il est très important de responsabiliser les collaborateurs. J’insiste aussi sur la réactivité. Nous sommes dans une activité où l’on doit continuellement prouver ce que l’on fait et le faire très bien.