«C’est dur, mais on n’a pas le droit de baisser les bras»

FOOTBALL • Vice-président du Lausanne-Sport, Vincent Steinmann parle d’une belle unité au sein du club malgré les très grandes difficultés du moment. Loin d’être pessimiste, il rappelle que la réussite d’une équipe dépend de tout le monde. Entretien.

Lausanne Cités: Le Lausanne-Sport est en difficulté, une relégation n’est pas à exclure. Etes-vous inquiet?
Vincent Steinmann: Nous vivons les résultats, nous faisons bloc, c’est très important. Nous sommes tous concernés, nous avons le devoir de nous remettre en question. La mobilisation s’opère à tous les étages. Nous n’avons pas peur de prendre des coups, et on en prend. Ils font partie du jeu, surtout quand ça va mal. Quand on vit les émotions du football, il faut accepter leurs mauvaises énergies aussi. Nous sommes à l’écoute de tout, nous ne laissons pas la place à l’inquiétude, jamais.

Il n’empêche, cela gronde un peu partout, chez les partenaires, les clubs de soutien, chez les ultras, notamment, incitant les gens qui aiment le club à mener campagne à l’encontre du directeur sportif avec un «Cissé, casse-toi!»…
Même s’il est vrai que nous vivons aujourd’hui dans un environnement extrêmement nocif, chapitre performance, je rappelle qu’il reste quatorze matches à jouer. Les succès et les échecs sont l’affaire de tous. Tout le monde a son rôle à jouer dans un club.

Avec le nouveau stade, le public a peut-être pensé qu’une équipe très performante allait s’y installer…
Et la frustration est d’autant plus grande, les jugements d’autant plus cinglants. Mais je rappelle qu’un nouveau stade n’offre aucune garantie. Et puis, entre la vision qu’on peut avoir de l’extérieur et la réalité, il y a un monde.

Vous menace-t-on personnellement, de quelque manière que ce soit?
On reçoit tous les jours des choses bizarres. Aujourd’hui, la cible, c’est Souleymane Cissé. En tant que vice-président du LS, je subis des effets collatéraux. Il y a des personnes plus «violentes» que d’autres. On a vu tout le monde. Je comprends que l’on s’inquiète de la situation, on n’est pas performants, personne n’est content. Les politiques souhaitent nous rencontrer. Présentement, LS est un grand juke-box dans lequel chacun met sa pièce dans la fente pour choisir le morceau qu’il veut entendre.

Il existe au LS un déséquilibre important entre l’extra-sportif (rendre le club attractif, toucher toutes les régions, démarche de rassemblement, etc.) et le terrain. Comment le vivez-vous?
Le club est un tout. Je n’aime pas du tout cette idée de séparer les éléments, l’extra-sportif et le sportif, car nous sommes tous dans le même bateau. A tous les étages, nous devons être performants et c’est le minimum du contrat à remplir vis-à-vis du public. La mobilisation doit être générale.

Avez-vous des comptes à rendre à l’OGC Nice?
Le LS fonctionne en collaboration avec Nice, en toute indépendance. Mon principal interlocuteur à moi est Bob Ratcliffe, qui est à Nice et au LS. Aujourd’hui nous nous appelons plusieurs fois par jour. Nice est une chance pour nous, au même titre qu’Ineos.

Au sujet d’Ineos, il se pourrait que…
… Le club n’est pas à vendre! Bob Ratcliffe s’est exprimé avec fermeté à ce sujet.

Etes-vous pessimiste pour la suite?
La situation est compliquée, mais tant qu’on ne figure pas en rouge sur le Teletext, on va jouer le coup, y croire. Le constat d’échec - ou pas - se fera en mai, au terme de l’exercice. Nous nous devons de sortir de cette spirale. On n’a pas le droit de ne pas lutter, de baisser les bras. Personne n’a envie qu’on descende.

Votre Lausanne-Sport idéal, il ressemble à quoi?
Avoir 8000 personnes à chaque match à la Tuilière, environ 100 partenaires, et un budget équilibré.