Ces Lausannois qui restent à votre service!

PANDÉMIE • Les commerces, pharmacies et autres kiosques et stations-service restant ouverts doivent s’adapter à une situation hors du commun. Comment vivent-ils cette période? Nous sommes allés interroger quelques employés.

Vitres en plexiglas, lignes au sol, désinfectant aux entrées et sorties des magasins. Ces mesures nécessaires à l’endiguement de la propagation du coronavirus changent les habitudes, et la population les intègre peu à peu. Les employés interrogés attestent en effet d’une accalmie, et aussi d’un sentiment de sécurité renforcé.

Des clients plus respectueux

Chez Manor Food, Gordana Garic, assistante responsable aux caisses, reste positive. «Je suis là au service de la population, et il me paraît normal de continuer à travailler. Comme tout le monde nous avons un peu peur, mais nous nous sentons suffisamment protégés par les mesures mises en place.» Même retour chez Coop City, où Chantal Césarone et Nadia Sevestre, toutes deux caissières, attestent «bien vivre la situation». Parfois forcées au début de «faire la police» pour demander aux gens de respecter les distances de sécurité, le déploiement d’agents de sécurité sur leur lieu de travail leur facilite la tâche. « Les gens sont plus respectueux. Il fallait un temps d’adaptation et aujourd’hui cela rentre dans les habitudes. Beaucoup de clients nous sont aussi reconnaissants et nous le disent, alors ça fait plaisir», détaille Nadia Sevestre.

«Les gens se sont calmés»

Les magasins d’alimentation n’ont pas été les seuls à être dévalisés. A Malley, la station-essence Shell a aussi eu droit à une tornade humaine dans ses rayons alimentaires, alors que la clientèle pour l’essence a évidemment baissé. Mais Natalia Vacari garde le sourire: «On s’habitue à ces mesures, je suis contente d’avoir ma vitre en plexiglas, les gens sont plus calmes et on ressent moins de stress de leur part.»

A la Pharmacie de Provence, Laura Bolognesi va dans le même sens. Mais les deux dernières semaines n’ont pas été de tout repos. «Nous sentions la panique, et c’était difficile de toujours savoir comment réagir.» Elle est aussi plus sereine depuis l’installation des vitres protectrices. «Mais quand des gens arrivent en nous disant qu’ils toussent, ont mal à la gorge, et qu’ils ne portent pas de masque, on est quand même un peu inquiets.» Le pharmacien responsable de la Pharmacie Plus du Flon, Alfredo Garcia Molpeceres, vit quant à lui les choses très sereinement. «Je ne me sens pas mis en danger. Je suis là pour servir mes clients. Mais je trouve dommage que l’on n’ait pas plus mis en avant le rôle des pharmacies, notamment dans la fabrication de gels désinfectants.»

Dur pour les indépendants

Pour plusieurs autres, le fait de continuer à travailler est aussi vu comme une chance de continuer... à voir du monde. C’est le cas, entre autres, de Sébastian Gomez qui gère le K Kiosk de la Riponne en tant qu’indépendant. Il travaille actuellement à perte et ne voit pas d’un bon œil que la presse et le tabac soient classés dans les produits de première nécessité, car ces articles se trouvent également dans les grandes surfaces ou les stations-service. Il préférerait devoir fermer sur ordre de la Confédération: «Au moins, nous pourrions toucher le chômage.»