Blécherette: le pire est à venir

Pour Alain Faucherre, président de l'association des riverains de la Blécherette, l'aérodrome de la Blécherette a lancé une campagne de blanchissage en mettant en avant l’utilisation d’un avion électrique et la sauvegarde de vieux coucous de collection. Pour mieux masquer une autre réalité?

Suite aux multiples interventions des riverains et défenseurs de la cause du climat contre les nuisances des avions, l’aérodrome de la Blécherette a lancé une campagne de blanchissage en mettant en avant l’utilisation d’un avion électrique et la sauvegarde de vieux coucous de collection. Mais derrière cette façade se cache une autre réalité. Les vols-écoles et de loisirs sur des avions thermiques n’ont pas diminué pour autant; certains utilisent encore de l’essence avec plomb et les pilotes rechignent à s’équiper de silencieux qui diminueraient le bruit et la consommation des moteurs. Et le pire est à venir! A l’insu de la Municipalité et des habitants, la Blécherette a décidé de devenir une plateforme européenne pour les Pilatus PC12, avions lourds et bruyants, en développant les «vols d’affaire» et un centre de formation qui toucherait en particulier les pilotes militaires de divers pays européens.

On aurait tort de se plaindre et il faudrait voir la chance que cette opération représente pour Lausanne. Désormais, on pourra rêver de week-ends à Nice ou Courchevel avec tout le confort d’un jet privé! Ce développement représente aussi une belle opportunité pour une opération immobilière. La Blécherette attend 600 candidats pilotes par an pour sa nouvelle formation (non, ce n’est pas une blague!) et il faudra bien les loger. Alors pourquoi ne pas réserver un lot de l’écoquartier des Plaines du Loup? On connaissait les Maisons de quartier, on aurait désormais une Maison des Pilotes, avec des logeurs qui seraient malvenus de se plaindre des nuisances des avions!

Mais est-ce là ce que les Lausannois et Lausannoises souhaitent?