Blécherette: «la Ville respectera ses engagements»

En charge de l’épineux dossier de la Blécherette, la municipale Natacha Litzistorf revient sur la ligne de conduite adoptée par la Ville. La voie est étroite entre engagements officiels et doléances des riverains.

Lausanne Cités: L’aéroport n’émet que 0,08 % du carbone distillé par Lausanne dans l’atmosphère et respecte les normes fédérales contre le bruit… Pourquoi fait-il selon vous l’objet de tant de passions?

Natacha Litzistorf: Les interventions des riverains sont surtout liées à la gêne sonore effective de l’aéroport. Les mesures acoustiques effectuées en 2018, sur mandat de la Ville de Lausanne, ont permis d’objectiver la nuisance sonore des riverains et de mettre en évidence une gêne réelle proche de l’aéroport, même si effectivement, les normes fédérales sont respectées. Reste que l’ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit fixe des valeurs moyennes de bruit qui ne sont pas directement représentatives de la gêne réelle des riverains d’un aéroport.

A ce titre, vous avez engagé un dialogue avec les responsables de l’aéroport...

Le dialogue instauré avec les différents acteurs concernés ont permis de formaliser dans un protocole d’accord des mesures concertées et concrètes de diminution des nuisances pour les riverains, notamment la diminution des décollages sur la Ville, l’introduction d’une politique tarifaire de l’aéroport ciblée pour inciter au renouvellement d’aéronefs moins bruyants et moins polluants ainsi que la sensibilisation des pilotes et des écoles de pilotage pour favoriser des comportements limitant les nuisances sonores.

L’aéroport s’acquitte auprès de la Ville d’un droit de superficie très modique de 58’500 francs. La Ville entend-elle le reconsidérer à la hausse?

Cette redevance est définie dans l’acte de constitution du droit distinct et permanent de superficie dont l’échéance est fixée en 2069. Elle peut être adaptée à la hausse en tenant compte de l’indice du coût de la vie et des capacités financières de la société d’exploitation. La Municipalité appliquera cette disposition avec toute la rigueur nécessaire et travaillera également dans le cadre du protocole d’accord pour introduire des contreparties qualitatives comme, par exemple, d’accélérer le renouvellement du parc des avions avec des engins moins bruyants et favoriser l’introduction d’avions électriques ou hybrides.

Le conseiller communal Valéry Beaud vient de déposer un postulat demandant «une évaluation des impacts économiques et des coûts sociétaux de l’aéroport». Etes-vous favorable à cette évaluation?

L’avenir de l’aéroport nécessite effectivement que l’on appréhende de manière objective et fiable l’ensemble de la question. Ainsi tout outil d’évaluation constitue une proposition intéressante. Il appartiendra à la Municipalité et au Conseil de se prononcer sur le sujet. Propos recueillis

L’aéroport n’émet que 0,08 % du carbone distillé par Lausanne dans l’atmosphère et respecte les normes fédérales contre le bruit… Pourquoi fait-il selon vous l’objet de tant de passions?

Les interventions des riverains sont surtout liées à la gêne sonore effective de l’aéroport. En effet, les mesures acoustiques effectuées en 2018, sur mandat de la Ville de Lausanne, ont permis d’objectiver la nuisance sonore des riverains et de mettre en évidence une gêne réelle proche de l’aéroport, même si effectivement, les normes fédérales sont respectées. Reste que l’ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit fixe des valeurs moyennes de bruit qui ne sont pas directement représentatives de la gêne réelle des riverains d’un aéroport. Le dialogue instauré avec les différents acteurs concernés par l’exploitation de cet aéroport ont permis de formaliser dans un protocole d’accord des mesures concertées et concrètes de diminution des nuisances pour les riverains, notamment la diminution des décollages sur la Ville, l’introduction d’une politique tarifaire de l’aéroport ciblée pour inciter au renouvellement d’aéronefs moins bruyants et moins polluants ainsi que la sensibilisation des pilotes et des écoles de pilotage pour favoriser des comportements limitant les nuisances sonores.

 

Malgré cet accord entre la Ville et l’aéroport, la controverse continue autour de la Blécherette, certains élus appelant même à sa fermeture pure et simple. D’une manière générale, la Municipalité soutient-elle la pérennité de l’aéroport sur le long terme? Reconnaît-elle sa valeur économique et symbolique pour Lausanne, capitale olympique?

Cet aéroport est exploité par la société de l’Aéroport de la région Lausanne-Blécherette S.A. en vertu d’une concession fédérale en force jusqu’en 2037 et d’un droit de superficie distinct et permanent attribué par le Conseil communal de Lausanne jusqu’au printemps 2069. La part «commerciale» des vols totaux de la Blécherette peut être estimée grossièrement à 5% des mouvements (avions et hélicoptères confondus). La Municipalité respectera les engagements pris par toutes les Autorités communales.

 

L’aéroport s’acquitte auprès de la Ville d’un droit de superficie très modique, 58’500 francs pour 192’000 m2. La Ville entend-elle le reconsidérer à la hausse, dès que les dispositions légales le lui permettront?

Cette redevance est définie dans l’acte de constitution du droit distinct et permanent de superficie dont l’échéance est fixée en 2069. Elle peut être adaptée à la hausse en tenant compte de l’indice du coût de la vie et des capacités financières de la société d’exploitation. La Municipalité appliquera cette disposition avec toute la rigueur nécessaire et travaillera également dans le cadre du protocole d’accord pour introduire des contre parties qualitatives comme par exemple d’accélérer le renouvellement du parc des avions avec des engins moins bruyants et favoriser l’introduction d’avions électriques ou hybrides.

Le conseiller communal Valéry Beaud vient de déposer un postulat demandant «une évaluation des impacts économiques et des coûts sociétaux de l’aéroport». Etes-vous favorable à cette évaluation ?

L’avenir de l’aéroport nécessite effectivement que l’on appréhende de manière objective et fiable l’ensemble de la question. Ainsi tout outil d’évaluation constitue une proposition intéressante. Il appartiendra à la Municipalité et au Conseil de se prononcer sur le sujet.

Propos recueillis par Charaf Abdessemed