Lausanne vue par Jean-François Amiguet

7E ART • Des nouvelles fraîches du cinéaste vaudois et de son film «Old Boys».

S’il est veveysan de souche, le cinéaste Jean-François Amiguet, n’en a pas moins une grande affection pour Lausanne. Nous le retrouvons au Café Romand, où il venait régulièrement causer cinéma avec Freddy Buache autour d’une belle assiette de röstis.

Son dernier film, «Old Boys», se passe justement dans un bistro. Deux vieux copains, anciennes gloires du foot romand des années 50, s’y retrouvent suite à l’enterrement d’un camarade. Autour de ces personnages inspirés de vraies figures footballistiques de l’époque, le cinéaste tisse un dialogue de fiction sur la vie, l’amour, la mort et le temps qui passe, raconté et commenté en voix-off par le récent défunt.

Jean-François Amiguet se souvient encore de certains derbys Lausanne - Vevey inoubliables. A l’époque, le football lausannois était le grand frère du ballon veveysan, et on prenait la Dauphine pour aller rêver à la Pontaise au milieu de 35’000 spectateurs et d’un (un seul!) policier. Les temps ont bien changé, et le Lausanne Sport aussi…

Voyant à travers ce sport une métaphore filée de la vie, le réalisateur a toujours voulu faire un film autour du ballon rond, mais loin des stades. Après avoir dirigé François Morel, Kristin Scott-Thomas ou Florence Pernel, il raconte ses «Old Boys» avec un très beau casting (notamment Bernard Verley, vu récemment chez François Ozon, et la comédienne romande Janine Piguet, et une saine économie de moyens qui montre que le cinéma n’est pas qu’une question d’argent, mais avant tout d’histoires à raconter.

 

Si Lausanne était...

Une vue
Ce serait un plan fixe de la ville pris depuis le lac, avec du bleu, du gris, du vert et du bleu à nouveau, un peu comme dans «Lettre à Freddy Buache» de Godard!

Une rue
Flash-back: la rue de Bourg avec encore les fameux cinémas Le Lido et Le Bourg.

Un souvenir
Les émeutes de 71 à la Riponne avec toute cette jeunesse en liesse pour fustiger l’augmentation du prix des billets de cinéma.

Un espoir
Celui de retrouver le Lausanne des années 60, ce gros village, comme le qualifiait Ramuz!

Une devise
Rasez les Alpes qu’on voie la mer.

Un plat
Le papet, au Café Romand, pour le parfum de nostalgie!

Une boisson
Un bon gros rouge de Lavaux!

Une odeur
Celle du lac, avant l’orage!