Lausanne autrefois: le Flon vu par trois générations

Chaque semaine, Lausanne Cités en collaboration avec l’équipe du livre «Une journée à Lausanne» et les éditions Favre vous proposent deux photographies d’un même lieu à Lausanne, hier et aujourd’hui, accompagnées d’une anecdote y relative. Aujourd’hui, le quartier du Flon.

  • GEOFFREY COTTENCEAU

    GEOFFREY COTTENCEAU

1960: Le quartier était relié avec la Ficelle toute neuve qui débouchait sur la place. On habitait un appartement de six pièces, et il y avait un toit ouvert au dernier étage. Dès qu’on sentait un rayon de soleil, on pouvait monter étendre le linge sur des longs fils, les pieds au bord du vide. On voyait toute la ville, tout le quartier du Flon, c’était si joli! Après, une entreprise a racheté l’immeuble, on a déménagé à Montchoisi. Nos chambres ont été transformées en bureaux vitrés, parfois je passe devant!
Muriel Sicovier, la grand-maman, couturière à la retraite, 81 ans.

1990: Le Flon, c’était un peu le quartier sombre, on y allait surtout pour le MAD… Les meilleures soirées, celles avec de la mousse qui débordait jusqu’aux trottoirs! Une bière à la main et une cigarette à la bouche dans nos blousons en cuir, on se baladait dans la nuit entre les hangars désaffectés, ça puait un peu, et on avait de la terre plein les chaussures.
Ivan Sicovier, le papa, maître socio-professionnel, 47 ans.

2020: Maintenant, c’est toujours animé, les terrasses débordent sur la place, il y a un nuage de musique et de fumée les week-ends. De nouvelles petites boutiques en bois clair, vitrées, ça donne un côté artistique. Et puis le Pathé, on se donne rendez-vous à l’entrée, on prend nos tickets pour aller voir le dernier film sorti! On croule sous les popcorns, et on ressort du cinéma tout ébloui quand il fait jour!
Lou Sicovier, la fille, étudiante, 19 ans.