L’occupation par des activistes pendant plusieurs mois d’un secteur de la colline du Mormont, dans ce qui est devenue la première ZAD (zone à défendre) de Suisse, a remis sur le devant de la scène la question de la protection de ce site à la valeur naturelle, paysagère mais aussi archéologique unique. Elle a aussi ouvert le débat sur la dépendance de notre société au ciment, un matériau utilisé à toutes les sauces dans la construction, mais responsable de près de 10% des émissions de CO2 dans notre pays. Nous avons la chance dans notre pays de disposer d’un système politique qui permet à la population de se prononcer par le biais de votations sur des sujets de société importants, notamment en matière environnementale. C’est ainsi à la suite d’un vote populaire que Lavaux a été sauvegardé dès 1977, ou que la protection de la Venoge est inscrite dans notre Constitution cantonale depuis 1990.
Alors que la ZAD a été évacuée, et que les débats font rage au Grand Conseil comme au sein de l’opinion publique quant à l’avenir du Mormont et plus généralement de cette consommation effrénée de ciment qui le grignote depuis des décennies, le temps semble venu d’interroger la population vaudoise quant à ce qu’elle souhaite pour l’avenir de ce site naturel.
Les Vert-e-s vaudois-es ont ainsi décidé d’entamer les démarches en vue du lancement d’une initiative «Sauver le Mormont», axée bien entendu sur l’arrêt de l’exploitation de la colline, mais aussi sur les efforts qu’Etat et communes doivent entreprendre pour réduire drastiquement la consommation de ciment. Il serait en effet hypocrite et incohérent d’arrêter de produire ce matériau chez nous, mais de ne rien changer à notre consommation, et de se limiter à l’importer d’ailleurs.
Une large coalition de partis et d’associations se dessine pour porter ce combat, et les premières signatures devraient être récoltées d’ici l’été.