Modification de la loi sur l’égalité salariale, de la poudre aux yeux pour se donner bonne conscience?

Soumise au Conseil national durant la session de septembre, la modification de la loi sur l’égalité salariale a fait l’objet d’un intense débat au parlement avant d’être acceptée. L’obligation pour les entreprises employant plus de 100 collaborateurs, d’effectuer tous les 4 ans une analyse de l’égalité des salaires ne nous a pas convaincu pour plusieurs raisons.

Elle n’aurait touché qu’une infime partie des entreprises (moins de 1%), certaines entreprises faisant déjà de manière volontaire cette analyse. De plus, l’obligation de confier cette analyse à une entreprise de révision agréée disposant ensuite d’un délai de 4 ans pour remettre son rapport aurait eu un impact financier pour les entreprises, pour bien peu de réactivité pour traiter de la question de l’égalité salariale au sein de l’entreprise.

Ce n’est pas parce qu’un salaire est différent qu’il représente une inégalité, de nombreux critères tels que les années de service, l’expérience professionnelle, le niveau de formation et les responsabilités confiées peuvent contribuer à des différences salariales, entre un homme et une femme tout comme entre hommes dans la même entreprise.

Rappelant que le principe de l’égalité salariale est inscrit dans la Constitution depuis 1981, ce n’est pas en augmentant les contraintes envers les employeurs que l’on va renforcer l’employabilité des femmes, mais bien plus en les encourageant à mettre en valeur leurs compétences. C’est donc l’efficacité et la réactivité des mesures proposées par cette modification de la loi sur l’égalité salariale qui ne nous ont pas convaincu, ces mesures n’étant que de la poudre aux yeux pour se donner bonne conscience.