Grégoire Junod: «Défendre la qualité de l’information et sa diversité»

  • Grégoire Junod

    Grégoire Junod

Dans le monde des médias, les nouvelles se suivent et se ressemblent: en février 2017, l’Hebdo, publié chaque semaine depuis 1981, met la clé sous la porte; le 22 août dernier, les rédactions de 20Minutes et du Matin semaine indiquent qu’elles s’apprêtent à fusionner; un jour plus tard seulement, c’est au tour de 24Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche d’annoncer le regroupement de leurs rédactions à Lausanne.

La Suisse romande, longtemps réputée pour sa diversité médiatique se retrouve aujourd’hui avec des titres à l’agonie, pour la plupart sous le contrôle d’un groupe unique, Tamedia, pour qui la Suisse romande n’est plus qu’un centre de profit.

Il y a de la colère bien sûr. Pour les emplois supprimés et contre des éditeurs qui s’attaquent à leur cœur de métier, le journalisme. On coupe, on taille et on rabote là où il faudrait au contraire investir et s’inventer un avenir.

Mais il y a surtout beaucoup d’inquiétudes. Les dépêches d’agence et les réseaux sociaux ne remplaceront jamais une information décortiquée, analysée et dispensée par des professionnels. C’est une composante essentielle du débat public.

Alors quelles solutions? La presse doit bien sûr se réinventer dans un contexte technologique qui a évolué. Mais ce n’est pas tout. Longtemps taboue, la question d’un financement public doit aujourd’hui se poser. Autant que celles de l’engagement d’acteurs économiques attachés à la vitalité de notre région. L’urgence: une prise de conscience de tous, acteurs publics et privés, et un engagement commun pour défendre la qualité de l’information et sa diversité.