Conseil d’Etat: un rapport trompeur

Porte-parole du collectif «Qui va payer l’addition?» Frédérique Beauvois s'insurge contre le rapports sur les indemnités versés aux restaurateurs et présenté par le Conseil d’Etat  au Grand Conseil.

 

#quivapayerladdition est née en octobre 2020 pour obtenir de ceux qui fermaient nos établissements de quoi payer nos loyers et fournisseurs. Privés de revenus, les restaurants, bars, clubs, salles de fitness, etc. ne pouvaient alors plus payer leurs charges fixes. Les premières indemnités ont été versées dès février 2021, soit près d’un an après le début de la crise. Ce 2 juin, le Conseil d’Etat a présenté au Grand Conseil un rapport sur ces indemnités. Il y laisse entendre que certains y ont gagné. C’est faux. Les grosses entreprises doivent restituer tout bénéfice. Les plus petites doivent rembourser les bénéfices supérieurs à ceux de 2018-19.

Le Conseil d’Etat avance également que «les jeunes entreprises ont bénéficié d’aides plus généreuses que les autres». C’est faux. Le calcul d’indemnisation basé sur un recul du chiffre d’affaire – forcément minime en phase de démarrage – est absurde pour une nouvelle entreprise. En résulte une indemnité qui ne couvre pas les charges fixes pourtant identiques à un établissement plus ancien. Restent ainsi sur le carreau ceux qui ont eu le malheur d’ouvrir juste avant cette crise inédite. Alors même qu’un soutien aux jeunes entreprises ne coûterait quasiment rien à l’Etat de Vaud, la Confédération payant 70% de la note. Une goutte d’eau en comparaison du coût des fiduciaires mandatées pour traiter ces dossiers.

Non, nous n’avons pas touché davantage que ce que nous avons perdu. Et les jeunes entreprises sont les grandes perdantes de l’indemnisation. Dire le contraire, c’est mentir. Par égard aux sacrifices concédés, nos secteurs si impactés par la crise mériteraient mieux.