Billets dégriffés: l’ATE-Vaud sort les griffes!

Depuis le mois de janvier, l'ATE a constaté une baisse drastique dans le nombre et les rabais concédés par les CFF via les billets dégriffés. Le président de l'association, David Raedler est notre invité de la semaine.

Depuis plusieurs années, et suite à un accord avec le Surveillant fédéral des prix, les CFF offrent certains billets à prix réduits pour une heure et un trajet déterminés à l’avance. Ces billets, appelés «dégriffés», ont petit à petit su se faire une place de choix, notamment par les économies qu’ils permettent de réaliser. Ils représentent aussi un outil central dans la promotion du rail et des transports publics. C’est donc avec grand plaisir que l’on a pu lire en fin d’année 2018 que leur offre allait augmenter pour répercuter une baisse du prix de l’électricité. Or, c’est plutôt une baisse drastique dans leur nombre et les rabais concédés qui a été constatée par l’ATE-Vaud dès janvier de cette année. Et ce constat a été remplacé par de l’agacement lorsque, répondant à notre interpellation, les CFF ont tenté de façon alambiquée d’expliquer la nouvelle rareté des billets par (i) leur succès foudroyant ou (ii) le fait que «les gens prennent plus le train en hiver». Ce n’est qu’une fois confronté à de nombreuses critiques qu’ils ont finalement dévoilé la vraie raison de cette baisse: de nouvelles négociations avec le Surveillant des prix et une volonté d’en réduire l’offre. Dans l’ensemble, cette manière de faire démontre l’extrême flou qui est maintenu par les CFF autour de leur système de prix. L’ATE-Vaud a donc exigé de recevoir tous les documents nécessaires pour identifier la réduction du nombre de billets dégriffés, ceci afin de pouvoir la contester et assurer le maintien d’un système attrayant et complet. En parallèle, nous exigeons également une pleine transparence sur les chiffres de ces billets, les critères d’octroi et la stratégie générale appliquée par les CFF dans ce cadre. Car à trop vouloir en diminuer l’offre tout en le niant, les CFF risquent de porter le «coup de griffe» de trop à l’image des transports publics.