Se reconvertir: un défi de plus en plus courant

Quand on ne s’épanouit plus dans son domaine d’activité, la question d’une réorientation professionnelle se pose. Cette semaine, nous vous présentons celle de Romain Martin passé de la planche à dessin à la fabrication de fromage.

  • SIEBER/ARC

    SIEBER/ARC

Le marché du travail a bien changé ces 30 dernières années. Autrefois, un homme ou une femme se trouvait une branche dans laquelle travailler, et évoluer souvent jusqu’à la retraite. Aujourd’hui, à la question de ce que fait un individu dans la vie, la réponse commencera toutefois souvent par: «Pour l’instant, je fais...» A notre époque, se reconvertir professionnellement est devenu une réalité et ce, peu importe l’âge.

Du bureau à la fromagerie

C’est en tous cas le choix qu’a fait Romain Martin qui vit actuellement au Mont-sur-Lausanne. Après avoir embrassé la profession de dessinateur en architecture, il a choisi, à l’âge de 25 ans, de repartir à zéro pour devenir technologue du lait. «Plusieurs facteurs m’ont poussé à me reconvertir», explique-t-il. «La pression mentale du travail au bureau, le manque de passion et d’ambitions, mais surtout le sentiment de m’être trompé de chemin et le besoin de nouveautés ont été prédominants dans mon choix.» Un choix mûrement réfléchi: «J’avais clairement envie de me diriger vers un métier manuel, et plutôt dans l’alimentaire. Puis, ma passion pour les fromages m’a aidé à m’orienter. De plus, enfant, je souhaitais déjà faire du fromage!»

Ce qui l’a particulièrement attiré dans ce domaine? La variété des tâches, le fait de faire un travail manuel et mental et de voir la transformation du lait en différents produits, comme le fromage ou le beurre, grâce à divers procédés de production. «Je trouve passionnant également le travail et l’étude des micro-organismes qui sont omniprésents.» Son moment préféré dans sa journée professionnelle, c’est de découvrir, le matin, le résultat des fromages réalisés le jour précédent!

Transmettre un savoir-faire

Reste que cette reconversion professionnelle n’aurait pas pu se réaliser sans l’engagement d’un patron d’apprentissage, prêt à sacrifier du temps et de l’énergie,pour former un apprenti appelé à devenir un futur professionnel. En l’occurrence René Pernet, le dynamique patron de la Fromagerie du Haut-Jorat, à Peney-le-Jorat. «Suite à un entretien, Romain a effectué un stage de 5 jours. Pour sa reconversion, il avait envie de pouvoir créer, produire quelque chose et réaliser le fruit de son travail. Ce qu’il fait au quotidien lorsqu’il déguste nos produits!»

En plus de Romain, la Fromagerie du Haut-Jorat accueille un autre apprenti. «Normalement nous en avons trois. Parfois, nous n’avons personne qui se présente», tient à préciser René Pernet pour qui transmettre en permanence son savoir, permettre à un jeune d’apprendre et de pouvoir à terme se montrer autonome et assurer ainsi la relève est une chose primordiale. «L’apport de jeunes en formation dans une équipe est toujours bénéfique pour l’entreprise», conclut-il.