Daniela Corrêa Araujo, avocate devenue pâtissière-confiseuse

Quand on ne s’épanouit plus dans son domaine d’activité, la question d’une réorientation professionnelle se pose. Cette semaine, nous vous présentons celle de Daniela Corrêa Araujo passée de son bureau d’avocate à un apprentissage de pâtissière-confiseuse.

  • Derrière ce sourire, la volonté de reprendre une formation à la base. SIEBER/ARC

    Derrière ce sourire, la volonté de reprendre une formation à la base. SIEBER/ARC

Le marché du travail a bien changé ces 30 dernières années. Autrefois, un homme ou une femme se trouvait une branche dans laquelle travailler, et évoluer souvent jusqu’à la retraite. Aujourd’hui, à la question de ce que fait un individu dans la vie, la réponse commencera toutefois souvent par: «Pour l’instant, je fais...» A notre époque, se reconvertir professionnellement est devenu une réalité et cela, peu importe l’âge!

Du bureau à la pâtisserie

C’est en tous cas le choix qu’a fait Daniela Corrêa Araujo qui, à l’âge de 44 ans, a décidé de totalement changer de vie... et de voie professionnelle. Brésilienne d’origine, avocate dans son pays, elle est venue s’installer en Suisse il y a deux ans. «J’aurais pu obtenir une équivalence de mon diplôme, mais ça aurait pris beaucoup de temps et d’énergie. Difficile à imaginer quand on doit gagner sa vie et gérer une famille», explique-t-elle. Avant d’ajouter: «Quand on change de vie, on doit de toute façon être prêt à apprendre d’autres choses et à se fixer de nouveaux défis.» Ce qui tombait plutôt bien puisque Daniela avoue avoir toujours été passionnée par la pâtisserie et la confiserie. «Leurs produits sont comme une œuvre d’art et les confectionner est un grand plaisir!»

Elle s’est donc lancée corps et âme dans cette filière. Actuellement en première année d’apprentissage, elle apprend ainsi les techniques les plus diverses en la matière, essayant de tirer le meilleur parti de la double formation qu’elle a choisie. «A l’école professionnelle je reçois une formation théorique de haut niveau, et au travail, j’ai l’opportunité de mettre la théorie en pratique. J’ai la chance d’apprendre à travailler avec des professionnels exemplaires.» Des moments privilégiés dans sa nouvelle vie professionnelle? Oui, quand elle a la possibilité d’observer, d’apprendre et d’exécuter son travail sous la supervision de son maître d’apprentissage, Yan Brandenberger, le patron de la boulangerie-pâtisserie chez Yan, à Blonay. «Il me donne de l’énergie et me pousse à m’investir, à continuer d’apprendre et de me perfectionner.»

Transmettre un savoir-faire

Comme toute reconversion professionnelle, celle-ci n’aurait effectivement pas pu se réaliser sans l’engagement d’un patron d’apprentissage prêt à sacrifier du temps et de l’énergie pour former, en l’occurence, une apprentie appelée à devenir une future professionnelle. «Chacun doit avoir sa chance dans la vie», souligne Yan Brandenberger. «Daniela m’a été envoyée par l’Ecole professionnelle pour un stage. Il s’est révélé concluant et j’ai décidé de l’engager.» Il tient à souligner que sa protégée fait preuve de beaucoup de motivation et qu’elle s’est bien intégrée à sa petite équipe, une dizaine de personnes, venues également pour certaines d’autres horizons professionnels et d’autres pays. «Le brassage culturel est un plus. Chacun apporte sa contribution au groupe. L’important, c’est d’avancer dans le respect mutuel, en tirant à la même corde et en y mettant de l’énergie, du cœur et de la bonne volonté .»

Boulangerie-pâtisserie Chez Yan, Route de Châtel-Saint-Denis 1, 1807 Blonay