Une échoppe qui résiste à toutes les modes

FROMAGERIE • A quelques encablures de la place de la Riponne, Macheret Fromage a su conserver son authenticité. Son patron mise sur le bouche à oreille pour résister au temps qui passe. Et ça marche!

Le fromage, André Macheret n’est pas tombé dedans quand il était petit. Malgré ses origines gruériennes, il avait un autre rêve en tête: «Je voulais devenir agriculteur, avoir ce contact quotidien avec la nature, mais mon frère a repris la ferme familiale alors j’ai dû me trouver un autre métier.» Cette anecdote, le bouillonnant patron de 47 ans ne la raconte pas avec amertume. Bien au contraire. Il faut dire que les affaires sont plutôt florissantes. Ce qui n’a pas toujours été le cas: «C’est en 1995, au beau milieu de la crise, que j’ai repris cette fromagerie lausannoise. Tout était très compliqué à l’époque car les clients se faisaient rares, ils allaient tous dans les grandes surfaces!»

Petit empire

Malgré le vent contraire, André Macheret persévère. Il doit son salut à sa présence remarquée au marché de la Riponne. Ce contact régulier avec la population lui permet de se constituer une clientèle fidèle. Tout s’enchaîne rapidement. En 1998, il reprend une fromagerie à Villeneuve, en 2002 à Vevey, en 2011 à Bulle puis en 2016 à Pully. Ce petit empire lui a permis d’acquérir des compétences entrepreneuriales essentielles. Loin des modes: «Je n’ai toujours pas de site Internet, mais je vais m’y mettre prochainement. J’ai la chance d’avoir des clients amoureux des beaux produits, ils veulent du local. C’est une véritable tendance qui prend de l’importance depuis quelques mois. Les gens ne veulent plus se faire intoxiquer.»

Produits intemporels

Côté produits justement, les goûts varient finalement assez peu. L’incontournable fondue, le gruyère et les fromages truffés durant les fêtes, représentent sans surprise les best-sellers de la fromagerie. Ces prochaines années, André Macheret va poursuivre son aventure en misant sur cette continuité: «Il reste très peu de fromageries à Lausanne, mais en se battant, on y arrive très bien. Il faut savoir être accueillant et faire plaisir au quotidien, c’est la clé pour tenir dans la durée. Et les citadins ont des goûts bien définis, ils veulent de la qualité et des fromages très corsés.» Contrairement à d’autres commerces de proximité qui tirent la langue depuis quelques années, les fromageries de quartier ont donc un avenir assuré…