Téhéran et Kaboul: où sont les néoféministes? L'éditorial de Fabio Bonavita

A les entendre, ces néoféministes vaudoises lutteraient chaque jour contre toutes les injustices faites aux femmes. Ah oui, vraiment? Comment expliquer alors leur silence assourdissant depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan?

Le néoféminisme, vous connaissez? Ce mouvement regroupe notamment les militantes de la Grève féministe Vaud ainsi que toutes celles qui se revendiquent anticapitalistes et radicales. Les mêmes qui, après la votation du 25 septembre, se sont mobilisées sur la place de la Riponne pour s’indigner du relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes.

A les entendre, ces néoféministes vaudoises lutteraient chaque jour contre toutes les injustices faites aux femmes. Ah oui, vraiment? Comment expliquer alors leur silence assourdissant depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan. Pas la moindre incitation à agir ou à défiler, quasiment pas un mot sur le terrible drame qui se joue en ce moment-même pour les Afghanes. Alors que ces dernières subissent les pires atrocités selon un rapport publié par l’ONG Amnesty International: incarcérations, torture, mariages forcés et autres privations de liberté. Presque pas un mot non plus sur la lutte essentielle des femmes iraniennes pour leur émancipation. Elles qui, depuis le 19 septembre dernier, risquent quotidiennement les pires sévices pour avoir défilé en scandant leur slogan: «Zan, zendegi, azadi» («Femme, vie, liberté»).

Cette retenue s’explique très simplement: la condition des femmes est en réalité un moyen et non une fin pour les néoféministes. Un moyen astucieux d’imposer leur vision altermondialiste, mêlant victimisation et diabolisation de la gent masculine. Normal que Kaboul et Téhéran les laissent de marbre. En effet, là-bas, le féminisme y est un combat noble, tout le contraire d’une indignation sélective obsédée par le patriarcat.