Lausanne, serial criseuse, l'éditorial de Fabio Bonavita

Lausanne est-elle passée maîtresse dans l’art de la crise? Le triste spectacle qui s’offre à nous depuis plusieurs mois semble le confirmer.

Tout particulièrement dans les milieux de la culture et de la santé. Pour mieux en saisir l’ampleur, il convient de rembobiner le fil. Commençons par le secteur culturel. Depuis les graves manquements constatés au sein du Béjart Ballet, la liste n’a cessé de s’allonger. Il y a eu la crise entre les professeurs et la direction du Conservatoire en janvier, les critiques véhémentes adressées par des employés et ex-employés à l’encontre du directeur de l’Opéra en avril. Le même mois, c’était au tour de l’Ecole de musique de faire parler d’elle suite au licenciement contesté d’un professeur et à de possibles problèmes de gouvernance ainsi que de souffrances au travail.

Du côté de la santé, ce n’est guère plus réjouissant. En février, la Fondation Urgences Santé, qui gère notamment les appels du 144, devait affronter des problèmes de gestion et de manque de personnel. En mars, c’était au tour de la Fondation des Oliviers, située au Mont-sur-Lausanne, d’être l’objet de graves accusations de la part de son personnel. Un mois plus tard, en avril, nous vous révélions les dysfonctionnements (épuisement, agressions, deal de drogue) dénoncés par plusieurs employés du local d’injection géré par la Fondation ABS.

Une liste longue comme le bras à laquelle il faut ajouter une autre crise, sportive cette fois-ci. Celle traversée par le Lausanne-Sport durant l’ensemble de sa saison. Bref, le constat est implacable, la capitale vaudoise est devenue une serial criseuse qui agit sans garde-fou. Loin de sa réputation de paisible village de pêcheurs. Et il n’y a pas de quoi en être fier...